Dossier Mobilité

2018, une année charnière

11-03-2019

En chiffres bruts, 2018 se termine globalement sur une bonne note, mais l’année a marqué un tournant à plusieurs niveaux. Les nouvelles normes WLTP ont pesé sur les chiffres du second semestre et surtout, les indicateurs économiques se sont nettement dégradés en prévision de 2019.

 

Au total, les ventes automobiles ont progressé de 0,5 % en 2018. L’année avait commencé sur les chapeaux de roues avec un excellent salon de l’auto. Au cours des six premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires du secteur du commerce automobile a ainsi crû de 6,1 %. La croissance atteignait 14,0 % même pour le secteur de la fabrication de carrosseries, de remorques et de semi-remorques, la bonne conjoncture incitant les entreprises à investir.

Les consommateurs avaient également le sourire, une confiance qui a particulièrement bénéficié aux deux roues, synonymes de gain de temps dans les files et de balades plaisir. Le chiffre d’affaires du secteur du commerce, de l’entretien et de la réparation de motocycles a ainsi bondi de 13,8 % et les faillites ont baissé de moitié, un répit salutaire pour ce secteur malmené ces dernières années.

Une dégradation de la confiance

Le second semestre s’est globalement avéré moins porteur. Dans le commerce automobile, les normes WLTP ont plombé les ventes au cours des 4 derniers mois de l’année. Une évolution qui a touché l’ensemble de l’Europe et est imputable à plusieurs facteurs selon Pierluigi Lonero, analyste pour le secteur automobile chez Degroof Petercam. « L’application des normes WLTP a causé des arrêts de production, le processus d’homologation étant plus long que prévu. Nous avons aussi assisté à une dégradation de la confiance des consommateurs, ce qui n’est pas un bon signal ».

Ce que confirme Etienne de Callataÿ, Économiste en chef d’Orcadia Asset Management. « Le renouvellement de sa voiture est davantage une dépense discrétionnaire, qui dépend du climat de confiance ». Ce dernier s’est sensiblement dégradé en Belgique, l’indicateur ayant chuté de +3 en mars 2018 à -6 en janvier 2019. Le sous-indicateur des prévisions économiques des ménages a même plongé de +10 à -13. Quant à l’indicateur de confiance des chefs d’entreprise du secteur automobile, il a de nouveau baissé en 2018 après la chute du second semestre 2017 liée notamment aux mesures politiques sur la fiscalité de la voiture de société et l’interdiction annoncée du diesel en Wallonie.

Des ventes en légère baisse en 2019

« Le FMI prévoit désormais une croissance de 1,5 % du PIB en 2019 en Belgique », précise Etienne de Callataÿ. « Cela correspond au potentiel de l’économie belge. Fondamentalement, cela n’est ni bon ni mauvais, mais cela marque un ralentissement par rapport à 2018 et ce que l’on prévoyait il y a quelques mois encore. La détérioration de la conjoncture pourrait donc peser sur les ventes de voitures en 2019 même si l’impact devrait au moins être partiellement compensé par la poursuite de l’amélioration du marché du travail. »

Pierluigi Lonero prévoit un recul de 1 % à 2 % des ventes en Europe et entrevoit une évolution relativement comparable en Belgique après le pic de 2018. L’analyste souligne toutefois que de nombreuses incertitudes pèsent sur le marché. « La fiscalité automobile pourrait augmenter pour les entreprises, ce qui affecterait le mix des ventes. De nouvelles réglementations pourraient également peser sur la valeur résiduelle des voitures. Les acheteurs sont ainsi plongés dans le doute, ne sachant pas quel modèle acheter ni quand l’acheter. »

 

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