Mobilité

Lambrecht Trailers: transport de vrac sec

17-05-2018

Une simple forge dans l’arrière-pays de Kortemark, en Flandre occidentale.  C’est là que Georges Lambrecht se lança dans la construction de camions-citernes au milieu des années ’60.  Avec succès.  Depuis l’affaire est devenue une PME florissante sur ce marché de niche.

« A l’époque, mon beau-père équipait les premiers camions qui transportaient directement les aliments pour animaux chez les agriculteurs », raconte Greet Decleir, l’épouse de l’actuel chef d’entreprise, Luc Lambrecht, fils de Georges. « Depuis l’entreprise n’a cessé de se développer pour devenir ce que nous représentons aujourd’hui. « De nos jours, Lambrecht Trailers et ses quelque 40 travailleurs construisent 35 à 40 semi-remorques et camions-citernes.  En 2016, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de près de six millions d’euros. 

« Environ 80 % de notre chiffre d’affaires est généré par des produits destinés au transport d’aliments pour animaux », explique Francis Verhelst, directeur technique. « Il s’agit de céréales, granulés et poudres, tout ce qui concerne le vrac sec.  Nos clients sont de gros producteurs d’aliments pour animaux ou éventuellement leurs sociétés de transport.  Le deuxième secteur le plus important que nous desservons sont les moulins à farine, nous trouvons des solutions pour la livraison de farines tant aux boulangers industriels qu’artisanaux.  Cette activité représente 15 % du chiffre d’affaires.  Puis il y a la demande des agriculteurs qui veulent assurer eux-mêmes le transport des aliments pour animaux qu’ils ont achetés.  Et enfin, nous construisons aussi des semi-remorques à la demande de secteurs spécifiques du transport de vrac comme des flocons de pomme de terre, du cacao, des pellets de bois, des granules de plastique, d’autres granulats synthétiques etc.  Bref, nous trouvons la solution adéquate pour tout ce qui concerne les granulés et/ou poudres. » 

Réalisation sur mesure 

La spécificité de ce type de semi-remorques réside dans le fait que chaque produit fourni est une réalisation sur mesure, commente Greet. Chez Lambrecht, il n’est pas question de production en série.  « Pour un non initié rien ne ressemble plus à un camion-citerne qu’un autre camion-citerne, mais chaque exemplaire est entièrement construit selon les spécifications du client.  Les modes de déchargement, le volume à transporter, le nombre de compartiments etc., tout est adapté aux besoins particuliers des clients.  Ce qui nous permet aussi de rebondir sur les évolutions du marché.  Les consommateurs demandent de plus en plus de variétés de pain, ce qui nécessite l’usage de différents types de farines.  Nous pouvons fournir un vrac capable de transporter des marchandises en sacs à côté de marchandises en vrac. On charge environ huit à dix mètres cubes à l’avant, à l’arrière se trouve un coffre à sacs où sont chargées des palettes de manutention. » 

Constructeur belge 

A peu près toute la production de Lambrecht est faite maison, en partant des plaques en aluminium plates qui entrent dans l’entreprise, jusqu’au camion-citerne brillant comme un sou neuf qui quitte le parking.  Ce « Made in Belgium » suppose que nous sachions attirer des travailleurs techniquement qualifiés. Une tâche qui devient de plus en plus difficile, affirme Francis.  « Nous collaborons avec plusieurs écoles techniques et entretenons des contacts étroits avec le VDAB.  Mais nous nous battons en permanence pour attirer des profils techniques qualifiés afin que notre production continue de croître.  Malgré notre proximité avec le Nord de la France, une région à taux de chômage élevé, il n’est pas évident de convaincre le personnel de franchir la frontière.  Comment résoudre ce problème ?  Intensifier le travail frontalier et le rendre fiscalement plus intéressant serait déjà un bon début. » 

La demande croissante de produits a également permis à Lambrecht de se lancer à l’international : les Pays-Bas et la France sont dans notre ligne de mire.  « Nous sommes déjà actifs aux Pays-Bas depuis quelques années », explique Greet.  « La concurrence y est plus rude qu’en Belgique, mais nous avons déjà remporté plusieurs projets importants.  Nos voisins du nord prennent conscience de la qualité de notre travail et de notre flexibilité (rires).  En France, nous travaillons avec Alençon V.I., un distributeur qui se charge du service et de la vente.  Nous desservons tout le Benelux et le Nord de la France au départ de Kortemark. Tout ce qui est situé dans l’Ouest de la France passe par Alençon. » 

Repéré en Jordanie 

Mais il n’y a pas que nos voisins dont le marché est intéressant, l’Europe de l’Est aussi présente du potentiel.  « Nous avons déjà livré plusieurs semi-remorques en Pologne par exemple, explique Greet.  Et vous trouverez même des camions-citernes estampillés Lambrecht en Israël, certains véhicules vivant même une deuxième, voire une troisième vie en Afrique du Nord.  « Alors que nous étions en vacances en Jordanie, nous avons repéré une semi-remorque de 25 ans qui arborait toujours le logo d’origine.  Un régal pour l’œil », s’esclaffe Greet. 

Si le marché de l’Europe de l’Est est tellement prometteur, l’entreprise pourrait-elle y démarrer une production ?  « L’idée que produire en Europe de l’Est est le summum est bien vivace dans le secteur automobile, chez nos collègues de plus grande envergure, mais pour nous ce n’est pas évident », affirme Greet.  « Nous opérons sur une niche spécifique et ne produisons pas en série, comme je l’ai déjà dit.  Chaque mission est unique.  En outre, nous ne livrons pas 10 camions-citernes par client non plus, mais maximum un ou deux.  Les coûts salariaux seraient bien inférieurs, c’est exact, mais nous manquons d’interaction immédiate avec le client et du savoir-faire adéquat. » 

Pour conclure : jetons un coup d’œil vers l’avenir.  Qu’en est-il de la succession dans l’entreprise ? « Nous avons un fils de 27 ans qui pourrait être intéressé », commente Greet. « Mais sa priorité actuelle est d’acquérir préalablement de l’expérience dans d’autres entreprises, loin de la famille. S’il en a toujours envie après, nous verrons bien (rires) ».

NOMBRE D’ERREURS ET POIDS REDUITS 

Comme beaucoup de PME flamandes, innover est devenu une pierre angulaire pour les établissements Lambrecht.  Aussi accordent-ils une grande attention au développement de nouveaux types de produits et à l’amélioration de l’offre actuelle.  « Nous avons mis en place une étroite collaboration avec Flanders Make et les universités”, explique Greet.  « Un projet a notamment pour but de réduire les erreurs de maniement des chauffeurs et d’améliorer l’expérience d’utilisation.  C’est pourquoi nous tentons de commander et surveiller le processus de déchargement de la manière la plus automatisée possible, car moins de manipulations signifie risque d’erreur réduit.  Le deuxième projet porte sur la réduction du poids de nos produits.  Une tare plus légère augmente la capacité de charge, ce qui a son tour réduit le prix de revient par livraison.  Nous tentons également d’intégrer davantage de possibilités de chargement pour différents produits, ce qui facilite le chargement de fret de retour et fait baisser le kilométrage parcouru « à vide ». 

PROFILE 

DATE DE CREATION : 1965

ACTIVITE : semi-remorques, camions-citernes

COORDONNEES DU SIEGE : Hoogledestraat 122, 8610 Kortemark

NOMBRE D’ETABLISSEMENTS : 1

EFFECTIF DU PERSONNEL : 45

CHIFFRE D’AFFAIRES : 5,9 millions EUR

 

Photo: Thierry Dricot

 

 

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