Les motos d’occasion continuent d’inquiéter, les motos neuves limitent la casse
Filip Rylant, porte-parole de la Fédération de la Mobilité TRAXIO, résume la situation : « Le marché des motos d’occasion continue d’inquiéter : en mai, les ventes ont chuté de -28,9% comparées à mai 2022. La perte cumulée sur les cinq premiers mois de l’année s’élève -29,8%, soit 9.446 unités. C’est énorme et cela impactera défavorablement le marché belge de la moto à l’avenir. Il ne faut pas aller chercher loin la raison de ce déclin persistant depuis janvier de cette année puisque le contrôle technique moto est devenu obligatoire au 1er janvier 2023. Nous allons continuer d’en ressentir les effets dans les prochains mois et notre pronostic que davantage de motos qu’auparavant atterriraient chez nos voisins s’est entre-temps réalisé. De la bouche des négociants en motos nous avons appris que les particuliers sont plus prompts à remettre leur moto à un distributeur ou un acheteur (étranger) afin de se décharger de l’obligation de passer la moto au contrôle technique à la revente. Concrètement, de nombreuses motos délaissent le marché belge, ce qui, à terme, sera préjudiciable tant pour le parc belge des motos que les distributeurs et les fournisseurs de pièces parce que le nombre d’entretiens et de réparations sera en baisse. Quant aux motos neuves, nous constatons une léger recul des immatriculations en mai : -2,4% (2.808 unités). Cumulés sur les cinq premiers mois de l’année, la baisse s’élève désormais à -2,0%. Un facteur important expliquant ce déclin est la mauvaise météo au printemps qui, heureusement, est revenue au beau fixe depuis une quinzaine de jours pour le plus grand plaisir des motards qui ont refait leur apparition dans les showrooms. En revanche, reste la disponibilité capricieuse des motos neuves, qui selon les statistiques se fait surtout sentir dans des marques comme Harley-Davidson, Ducati, Piaggio, SYM et Kymco, mais nous savons que d’autres marques ne sont pas immunisées contre les problèmes de livraison. Enfin, ce que nous confient également les distributeurs de motos est le fait que l’incertitude entourant la future réglementation concernant les moteurs thermiques ainsi que l’accès aux zones de basses émissions freine certains acheteurs potentiels. Enfin, les taux d’intérêt élevés semblent également jouer des tours aux acheteurs potentiels.
