
Le nombre d'immatriculations de voitures électriques a fortement augmenté en 2024: passant de 93 181 à 127 922 (+37,3%) pour le neuf, tandis que les occasions sont passées de 12 597 à 23 515 (+104,7%). Cette dynamique se traduit par une augmentation globale du marché de 45,2%.
La part de marché des voitures électriques neuves dépasse ainsi un quart du marché (28,5%), tandis que sur le marché de l'occasion la part des VE reste encore limitée à 3,2%.
Le marché de l’électrique présente donc des dynamiques variées :
- Le marché du neuf est plus de cinq fois plus important que celui des véhicules d'occasion.
- En 2024, 86,7% des immatriculations de voitures électriques neuves sont le fait des entreprises et sociétés de leasing. Sur le marché de l'occasion, en revanche, la répartition est quasi équilibrée, avec 48,5 % d'immatriculations par les entreprises et 51,5 % par les particuliers.
- Dans le Top 10 des modèles et marques, Tesla domine presque exclusivement le marché des particuliers, tandis que du côté des voitures d'entreprise, la diversité des marques est bien plus marquée.
Les particuliers montrent un intérêt croissant pour les voitures électriques, qu'elles soient neuves ou d’occasion. La Flandre se démarque nettement dans cette tendance, avec 81,5% des voitures électriques neuves et 75,1% des voitures électriques d'occasion immatriculés par des particuliers enregistrées dans cette région. Cette hausse coïncide avec l’introduction de la prime du gouvernement flamand pour l’achat de voitures électriques.
La question est de savoir comment le marché des VE évoluera après l’abrogation de la prime flamande. En toute logique, nous nous attendons à un impact négatif sur les ventes pendant plusieurs années, du moins une fois que tous les véhicules électriques achetés avec prime auront été immatriculés. Par ailleurs, nous constatons déjà que l’offre de véhicules électriques d’occasion (provenant principalement du leasing) dépasse largement la demande parce que le consommateur européen n’est visiblement pas encore prêt à adopter massivement les VE. Ce qui explique que les valeurs résiduelles des voitures électriques sont actuellement jusqu'à 40 % inférieures aux estimations initiales. Nous voilà dès lors face à un nouveau paradigme : le consommateur n’est pas encore prêt pour le VE mais l’offre excédentaire du marché d’occasion et les prix bas en découlant offrent des opportunités – tant pour le consommateur que les entreprises désireuses de s’électrifier. Dans quel sens va pencher la balance… ? L’avenir nous le dira. Il est certes positif que la Wallonie se mette enfin à développer l'infrastructure de recharge, mais il pourrait également être pertinent de réexaminer l'introduction de nouvelles primes pour les véhicules électriques d'occasion... »

Marché du neuf
Le marché européen des nouvelles voitures électriques est en déclin depuis un certain temps, mais ce n'est pas le cas en Belgique où les immatriculations de VE sur le marché intérieur continuent d'augmenter.
Le nombre total d'immatriculations des nouvelles voitures électriques a augmenté de 93 181 en 2023 à 127 922 en 2024 (+37,3%). La part des voitures électriques neuves dépasse désormais le quart du marché (28,5%).


Nous devons cette évolution positive en Belgique principalement à l'augmentation rapide du nombre de voitures électriques pour les entreprises et le leasing. La fiscalité avantageuse pousse les entreprises vers l'électrification, tout comme la forte augmentation de l’avantage toute nature (ATN) pour les utilisateurs de voitures de leasing à moteur à combustion. Ainsi, en 2024, 110 633 VE neuves ont été immatriculées par des entreprises ou en leasing, ce qui représente 28,5% du marché total des voitures neuves et 86,5% du nombre de voitures électriques immatriculées.

Par ailleurs, la part des nouvelles voitures électriques achetées par des particuliers a plus que doublé : +104,7% (de 8 445 à 17 289 unités). Cette augmentation peut être attribuée à la prime gouvernementale flamande pour l'achat de voitures électriques, puisque 81,9% des nouvelles voitures électriques sont immatriculées en Flandre.
En Flandre, les immatriculations de VE par des particuliers ont augmenté d’un spectaculaire +151,4%, passant de 5 634 à 14 166 exemplaires. La Wallonie reste cependant à la traine avec seulement 2 602 VE particulières neuves, une croissance d’à peine +6,7%. Cette tendance est tout simplement attribuable à l’absence de prime en combinaison à la quasi-inexistence d’infrastructure de recharge dans le Sud du pays.

Marché de l’occasion


Sur le marché des voitures électriques d'occasion, l'histoire est très différente. Le nombre d'immatriculations en 2024 a augmenté de +86,7% pour atteindre 23 515 voitures. Toutefois, il est à noter que la répartition entre les entreprises (51,5%) et les particuliers (48,5%) est quasiment égale. Cela est dû à une forte augmentation chez les particuliers (11 410, soit +122,2%) grâce à la prime flamande : 75,6% des VE d'occasion immatriculés par des particuliers, l’ont été en Flandre.

Attention toutefois, la suppression de la prime aura évidemment un impact négatif considérable sur les ventes aux particuliers. Nous prévoyons que le marché en ressentira les répercussions pendant plusieurs années.

SURPLUS D'OCCASIONS, VALEURS RÉSIDUELLES PLUS BASSES
De plus en plus de voitures électriques se libèrent à la fin des contrats de leasing. Mais contrairement aux moteurs à combustion, il n'existe pas de marché pour les VE dans des régions comme l'Europe de l'Est ou du Sud. Sur le marché belge, la demande des particuliers pour des VE d'occasion est encore limitée, notamment parce que les voitures issues du leasing ne répondent souvent pas le budget disponible.
Progressivement, un surplus de voitures électriques d'occasion apparaît sur le marché d’occasion, avec une rotation chez les concessionnaires bien plus lente que celle des voitures à moteur à combustion – y compris les diesels. Ce qui conduit à des valeurs résiduelles pour les VE plus basses que prévu à l'origine – un phénomène accentué par les baisses de prix et l'arrivée de modèles moins chers. Ainsi la valeur résiduelle de beaucoup de VE après 4 ans serait inférieure de 30% à 40%.
Toutefois nous remarquons une hausse de la demande de voitures électriques d’occasion de la part des entreprises. Celles-ci sont déjà près de 51,5% à faire immatriculer des voitures d’occasion car elles présentent un avantage fiscal, coûtent beaucoup moins cher à l’achat et semblent jouir d’un bon indice de fiabilité. Le marché d’occasion pourrait donc offrir un débouché intéressant aux anciennes VE de leasing pour qu’elles restent en Belgique, et soient revendues ultérieurement à des consommateurs belges.
Transition électrique en Belgique : défis
Nous sommes en pleine phase de transition rapide mais difficile : les entreprises misent sur l'électrification et on observe également une croissance chez les particuliers grâce à la prime flamande. Cependant, la part des particuliers reste limitée car ils ne sont pas encore totalement convaincus par la conduite électrique. De plus, l'infrastructure (surtout dans le sud du pays) laisse encore à désirer. L'évolution technologique rapide et l'arrivée de modèles moins chers sur le marché laissent présager des baisses de prix dans le marché de l'occasion, ce qui pose des défis pour les sociétés de leasing. Le particulier flamand a bien profité de la prime VE mais, dans les années à venir, ce marché pourrait être sérieusement affecté par la fin de cette prime. Le risque est alors de voir émerger une mobilité à deux vitesses : voitures électriques d'entreprise contre voitures particulières à moteur à combustion.
Top 5 des voitures électriques neuves
Au cours des neuf premiers mois de 2024, les voitures électriques les mieux vendues en B2B (les entreprises et le leasing donc) sont la Tesla Model Y en tête avec 8 888 unités mais talonnées par la BMW iX1 avec 6 680 exemplaires. L'Audi Q4 E-TRON, qui a connu un ralentissement ces derniers mois, se classe en troisième position (5 903 exemplaires) devant la Volvo EX30 (5 660 exemplaires) qui se taille la quatrième place devant la Tesla MODEL 3 (5 262 exemplaires).
Dans le segment B2C, les Tesla Model Y (4 354) et Model 3 (2 382) occupent les deux premières positions du Top 5. La Volvo EX30 (849), la VW ID.4 (548), et la Dacia Spring (462) complètent le classement, tandis que la VW ID.3 perd sa place au profit de cette dernière.

Top 5 des voitures électriques d’occasion
Pour ce qui est du B2B, trois marques se distinguent dans le top 5 des voitures électriques d’occasion : la Porsche TAYCAN (1016) arrive en tête, suivie de la Tesla MODEL 3 (885) et Model Y (551). Enfin, deux modèles de BMW complètent le Top 5 : la iX (423) et la iX3 (398).
Les modèles plus populaires immatriculés en B2C sont : la Tesla MODEL 3 en tête avec 1 237 unités, suivie de la Fiat 500 qui avec 505 unités dépasse la Nissan LEAF (424 unités). La Tesla Model S (404) a réussi à devancer de justesse la BMW i3 (400) lors du sprint final de l'année dernière.
