Dossier pneus hiver : un gros potentiel
Le marché du pneu hiver semble arriver à maturité. Les courbes de vente se stabilisent et ne connaissent que les fluctuations imputables aux conditions météo.
Le marché du pneu hiver semble arriver à maturité. Les courbes de vente se stabilisent et ne connaissent que les fluctuations imputables aux conditions météo.
Pourtant, les choses sont moins calmes qu’on pourrait le croire dans ce secteur. Les acteurs y redoublent d’imagination en même temps qu’ils font face à de nouveaux challenges. Tout est loin d’être noir dans le monde du pneu !
En 2018, les volumes totaux de pneus auto vendus en Belgique devraient se monter à 5,675 millions* d’unités. Un résultat qui a de quoi satisfaire les acteurs du secteur puisqu’il s’inscrit dans une tendance haussière généralisée depuis quelques années. 2018 devrait donc suivre le sillage de l’année 2017 avec une progression de 75.000 unités (1,3 %) environ. Entre 2014 et 2018, le marché a cru de 475.000 unités ! Une belle santé donc, qui s’explique par plusieurs facteurs. Le principal est bien entendu le nombre croissant d’automobiles en circulation : 400.000 immatriculations sont venues gonfler le parc roulant belge pour le porter à 6,5 millions de voitures. Une tendance qui devrait se confirmer dans les prochaines années, notamment grâce aux véhicules particuliers et aux utilitaires légers, lesquels pourraient établir un nouveau record cette année, avec 637.500 exemplaires confondus (560.000 VP et 77.500 VUL).
Dans cette manne totale, les pneus hiver devraient représenter 1,475 millions* d’unités cette année. Un chiffre en légère baisse (2,3 %) par rapport à l’année 2017, cru exceptionnel en la matière puisque, pour la première fois, la barre des 1,5 millions avait été franchie. Toutefois, ce léger fléchissement des ventes ramène le marché à son excellent niveau de 2014, après des ventes qui étaient retombées à 1,250 millions en 2015.
« Le marché se stabilise » explique Ann Ferket de Goodyear Dunlop Retail Partners. Et, sauf surprise, cela ne devrait pas trop changer dans les années à venir : « A moins d’un changement de législation, cette stabilité devrait se confirmer » conclut notre interlocutrice. Pourtant, la marge de progression reste très importante puisqu’une enquête menée par Goodyear Dunlop révèle un taux de montage inférieur à 50 % sur l’ensemble du territoire. Après un pic à 54,4 % en 2015, le taux de montage de gommes hiver (mesuré en février dans cinq grandes villes de Belgique) s’est normalisé autour des 45 % sur ces trois dernières années.
Si le marché des pneus hiver est arrivé à un palier, celui des quatre saisons est en plein essor. La demande connait une croissance rapide et régulière : elle devait s’établir à 11,6 % cette année, ce qui représenterait 600.000 pneus environ. « Cette forte augmentation de l’intérêt pour les pneus quatre saisons s’explique non seulement par la qualité des gommes, mais aussi par la plus grande diversité des produits proposés. Et puis, il y a aussi l’influence de la législation des pays voisins. Si vous circulez en Allemagne ou au Luxembourg en hiver, vous devez désormais être munis de pneus M+S marqués du logo 3PMSF ». Bien qu’ils n’égalent pas complètement les pneus hiver en conditions hivernales, les pneus quatre saisons sont une alternative prisée par les consommateurs qui se rendent occasionnellement chez nos voisins mais ne souhaitent pas alterner deux trains de pneus. Une solution qui séduit également un nombre croissant de fleet managers. « Et l’on remarque que cet engouement pour le pneu quatre saisons ne se fait pas au détriment du pneu hiver. La majorité des clients ont toujours eu des pneus été auparavant » précise encore Ann Ferket. Parmi ceux-ci, ils seraient aujourd’hui 60 % à réfléchir à l’usage de pneus quatre saisons. Une très bonne chose pour la sécurité assurément !
*Source : Vulco
Photo: Dunlop