Dossier socio-économique partie I

Comme chaque année, TRAXIO a publié son rapport socio-économique reprenant les principaux chiffres et tendances du marché. Cette édition prend à nouveau le pouls des acteurs du secteur pour en commenter et expliquer les évolutions majeures.

14-11-2018

Nous détaillerons cette fois les tendances des secteurs de la mobilité – les autres secteurs seront présentés dans la prochaine édition du magazine - mais avant tout, voici un survol global des secteurs représentés par TRAXIO.  

La mobilité

Dans les secteurs de la mobilité, le dossier socio-économique 2017 a démontré que la situation s’est nettement améliorée : un chiffre d’affaires consolidé en hausse de 10 % qui dépasse pour la première fois les 100 milliards d’euros et un emploi qui revient au niveau d’avant la crise de 2008 avec 55.433 postes de travail et plus de 53.000 indépendants.

Le chiffre d’affaires des secteurs de la mobilité est en effet en hausse de 10 % à 104,3 milliards d’euros. Il représente plus des 7 dizièmes de l’ensemble des secteurs représentés par TRAXIO. C’est logiquement la vente de véhicules (neufs et occasions) qui s’octroie la part du Lion avec 91,6 milliards de revenus, en hausse de plus de 9 % pour les véhicules légers et près de 40 % pour les véhicules plus lourds. Les immatriculations en hausse expliquent en partie la croissance, tout comme la hausse moyenne du prix de vente de véhicules sans cesse plus équipés et sûrs. A noter que les immatriculations de voitures essence ont dépassé pour la première fois celles des voitures diesel en 2017 (48,2% contre 46,4%), une tendance encore plus marquée dans les premiers mois de 2018.

Mais les autres secteurs, à l’exception du secteur moto (-1,1 %), en crise dû aux volumes trop faibles, ont également connu des hausses plus ou moins importantes avec, en tête l’entretien et la réparation dont les prix n’ont cessé de croître en raison d’un contenu technologique bien plus complexe qu’auparavant, notamment les nombreux capteurs inclus dans les pièces, mais aussi la nécessité d’amortir les investissements importants consentis par ce secteur dans l’appareillage électronique indispensable actuellement.
Les stations-service, dont la courbe des ventes suit de façon très proche les prix des carburants, ont également connu une hausse importante (+11,3 %). Ceux-ci se sont en effet nettement appréciés en 2017 (+12 % pour le diesel, +6 % pour l’essence). D’un autre côté, les stations service ont développé des services de proximité pour les consommateurs, ce qui leur apporte des revenus supplémentaires et surtout des marges plus importantes.

Emploi 

L’emploi a également connu une tendance positive avec une croissance de 2,6 % à 55.433 postes de travail, revenant ainsi à son niveau d’avant la crise financière, voici dix ans. Cette hausse se rencontre à des degrés divers dans tous les secteurs, de la fabrication de carrosserie (+0,9 %) à la vente de carburant (+5,5 %).

Le nombre d’indépendants est aussi en hausse de 1,6 % à 53.267 unités, ce qui constitue un nouveau record après ceux des deux dernières années. Il faut noter la très forte proportion d’indépendants dans la mobilité, ces derniers étant quasiment au même nombre que les postes de travail voire, plus nombreux même dans la moto.

En conclusion, nous pourrions donc penser avoir de quoi se réjouir cette année. Mais est-ce vraiment le cas ?

Pas exactement… En effet, si les cinq secteurs composant la mobilité ont connu des situations compliquées cette année, c’est surtout pour le futur que les nuages s’amoncèlent, faisant naître plus que des interrogations sur les risques et défis futurs. Passons les plus importants en revue.

Pressions externes

Une pression constante provient le plus souvent des partenaires commerciaux au sens large. Citons en premier lieu les importateurs de voitures ou de motos qui, d’une part, exigent des investissements de plus en plus importants des concessionnaires (3 fois plus qu’il y a 10 ans), même s’ils ne sont pas toujours en phase avec les attentes des consommateurs et qui, d’autre part, procèdent à des redimensionnements du réseau laissant de nombreux concessionnaires dans l’expectative de ce qu’il va leur arriver (le jeu s’apparente un peu à « manger ou être mangé »). Si ces changements déboucheront certainement à terme sur un accroissement des volumes par concession, la situation actuelle ne pousse pas à l’optimisme.

Les clients majeurs exercent également des pressions sur les entreprises du secteur : les sociétés de leasing sur les garages, les sociétés d’assurance sur les carrossiers-réparateurs ou les autorités sur les sociétés de dépannage-remorquage. Ces pressions, de plus en plus fortes, touchent principalement les coûts et impactent donc directement la rentabilité des acteurs du marché. 

Nombreuses incertitudes

La vente de véhicules touche à des biens durables dont l’utilisation s’étale sur plusieurs années. Il est donc important pour tous de connaître longtemps à l’avance les règles qui régiront cet achat. Ces dernières années ont été marquées par de nombreuses modifications de législation qui laissent autant les consommateurs que les entreprises dans l’attente et qui retardent leurs décisions d’achat ou les font passer d’un extrême à l’autre au gré des changements : on peut citer notamment l’introduction de zones de basse émission, les mesures fiscales anti-diesel, l’introduction du WLTP et son application dans la fiscalité, l’introduction du prélèvement kilométrique pour les poids lourds, les limitations de déductibilité des véhicules hybrides rechargeables, … Et ces éléments seraient mineurs si le futur ne nous amenait pas une importante incertitude dans ces domaines : les annonces sur la suppression des diesels dans certaines régions, la modification probable de la fiscalité en Wallonie, … des mesures qui génèrent de nombreux doutes dans le secteur comme auprès des clients.

A côté des changements réguliers se pose également la question de l’harmonisation des réglementations entre les différents niveaux de pouvoirs : l’Europe, la Belgique fédérale, les régions, jusqu’aux villes et communes : tout le monde réglemente, mais de moins en moins souvent en concertation avec les autres niveaux. Ainsi, les règles et restrictions des zones de basse émission sont différentes entre Bruxelles et Anvers par exemple, les règles d’homologation peuvent être différentes entre pays même si l’Europe a défini un cadre commun, sans parler de la taxation des véhicules, différentes entre régions. On en arrive donc à une situation très complexe et en perpétuelle évolution, ce qui ne rassure personne. 

Manque de personnel

Depuis déjà plusieurs années, nos secteurs sont confrontés à une pénurie de main d’œuvre qualifiée et motivée. Il est vrai que les exigences de nos métiers ont considérablement changé : l’électronique a pris une place prépondérante et les formations n’ont pas toujours suivi au même rythme que l’évolution technologique. D’autre part, les attentes des candidats se sont également développées : leur motivation a évolué, ils sont plus enclins à changer d’employeurs après quelques années et se sont également beaucoup plus ouverts à une mobilité trans-sectorielle, ce qui, dans l’actuelle concurrence des talents et compte tenu de l’image parfois trop désuète du secteur, résulte dans un manque de personnel de plus en plus accru. Il faut néanmoins noter que, hors des secteurs représentés par TRAXIO, les entreprises vivent souvent la même situation en raison d’une conjoncture économique favorable et des attentes différentes des candidats.

Luc De Moor d’EDUCAM donne dans le dossier socio-économique sa vision des défis auxquels les entreprises sont confrontées et plaide pour une approche différente, plus moderne, du recrutement et de l’accompagnement des jeunes, notamment via des formations adaptées ainsi qu’une collaboration accrue entre les écoles, les entreprises et les organismes de formation.

Evolutions futures

Comme de nombreux autres, nos secteurs sont impactés d’un côté par des changements technologiques majeurs et de l’autre côté par une modification des besoins et attentes des consommateurs.

Pour les détails de ces évolutions, nous vous reportons à l’article qui leur est consacré dans ce magazine, ainsi que sur la partie « le dealer auto du futur » du dossier socio-économique.

Ce qu’il faut retenir du témoignage des secteurs, c’est que ces changements auront un impact majeur sur la manière dont ils travaillent au quotidien et dont ils interagissent avec les clients. Bien souvent, une réflexion stratégique à long terme doit être menée.

Les temps seront passionnants pour ceux qui pourront s’adapter. 

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