Eclairage : sur le terrain

Comment les garagistes indépendants s’adaptent-ils aux nouvelles technologies d’éclairage ? Nous avons recueilli les réactions de trois d’entre eux, avec divers enseignements à tirer concernant l’évolution de leur métier en général. 

14-11-2018

Michel Conoir (Bosch Car Service, Gembloux)

« L’arrivée des nouvelles technologies n’a pas demandé une adaptation si importante. Lorsqu’un client se plaint d’un module LED, on remplace le module complet. Idem pour un phare de jour LED. Aujourd’hui, on change le phare de jour complet et plus seulement une ampoule. Evidemment, ceci a une grosse incidence sur la facture du client final. Pour vous donner une idée de prix, une ampoule vaut moins de 2 € alors qu’un module de feux de jour, sur une VW Scirocco par exemple, vaut 158 € hors taxes ! La différence de prix est donc phénoménale. Mais grâce à leur durée de vie, les feux LED demandent moins à être remplacés. Je dois tout de même préciser que je n’ai encore jamais dû remplacer d’ampoule standard par un module LED pour les feux de croisement. En ce qui concerne le xénon, il s’agit également du remplacement d’une ampoule mais à nouveau, le prix dépasse la centaine d’euros alors qu’une ampoule halogène H7 classique coûte 16 €. De notre côté, notre appareillage Bosch permet de prendre en charge et de régler les phares au xénon, depuis plusieurs années déjà. Il n’y a donc pas eu d’investissement particulier pour s’adapter aux nouvelles technologies. En revanche, nous ne sommes pas équipés pour effectuer le réglage de feux LED matriciels par exemple car à ce niveau, oui, cela demande d’investir dans de nouvelles machines. Mais en termes de proportions, on travaille à 80% sur de l’éclairage halogène classique. En ce qui concerne les formations, nous sommes formés via Bosch. Chaque mécanicien a des jours de formation obligatoires. Parfois, nous sommes également passés chez EDUCAM. » 

Yves Meert (Meert-Beltran, Overijse)

« Pour régler ces nouveaux feux, qu’ils soient au xénon ou LED, cela n’est pas spécialement contraignant. Mais un problème vient parfois se poser lors du codage une fois que les nouveaux modules sont installés. Je ne rencontre pas uniquement ce problème en matière d’éclairage. Cela vaut également pour d’autres réparations ou calibrages, pour lesquels je suis alors obligé d’aller chez le constructeur car eux seuls sont en possession des bons logiciels pour coder. Ceci ne nous rend pas la vie facile. Pire : lorsque je remplace le module LED défectueux, il faut parfois remplacer le module du phare opposé, ce qui provoque de grosses conséquences sur la facture du client final. Car avec ces nouvelles technologies, même si une partie du phare fonctionne, il faut le remplacer complètement, ceci ayant également un impact sur la facture finale. De plus, les phares des voitures récentes dépendent tellement de l’électronique générale du véhicule que parfois, le problème ne vient pas du phare : il vient d’ailleurs. Et sans logiciel adapté – dans certains cas, les constructeurs ne veulent pas les partager –, il est complexe de tout mettre au point soi-même, sans passer par le constructeur. »

Vincent Hendrickx(Bosch Car Service Waterloo) 

« Il y a quelques mois, nous avons investi dans du nouvel appareillage de chez Bosch. Il s’agit d’un investissement conséquent : entre 3.000 et 4.000 €. Mais grâce à cet appareil, nous sommes maintenant capables de régler des phares Full LED ou encore LED matriciels. Pour maîtriser ce type d’appareil, nous assistons à des formations obligatoires chez Bosch, qui nous permettent également de garder notre agréation. Néanmoins, une majorité de véhicules, je dirais 80 %, sur lesquels nous travaillons, restent avec de l’éclairage halogène. Le xénon et le LED ont déjà une durée de vie beaucoup plus importante. De plus, lorsqu’on travaille sur des phares LED, on réalise un échange standard de pièce. En résumé, on remplace l’optique complet mais je n’ai pas encore eu affaire à pareil cas. Ma grande crainte, si je me mets à la place d’un particulier, est que ces technologies deviennent de plus en plus chères, voire impayables. »

Et dans les centres de contrôle technique ? 

Selon Marie De Backer, Communication Manager du GOCA, « Les 77 centres de contrôle technique en Belgique se sont bien sûr adaptés aux nouvelles technologies d’éclairage. Depuis mars 2018, l’appareillage des centres a été renouvelé afin de pouvoir contrôler les éclairages LED. Le GOCA a investi dans des régloscopes provenant de chez LET et Capelec qui communiquent, de manière tout à fait autonome, si le phare est correctement réglé ou non. Nos techniciens ont été formés en interne pour utiliser ces nouveaux appareils. »

Néanmoins, selon certains garagistes indépendants, ces nouveaux appareils compliquent le passage au contrôle technique des ancêtres, soumis plus régulièrement au contrôle technique depuis le 31 mai 2018. Mais ceci est un autre débat…

 

 

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