Avec ou sans Coronavirus, les fonctions financières et informatiques sont les mieux rémunérées après celles de direction générale. En moyenne, les salaires annuels totaux (niveau médian) pour ces fonctions sont environ 17% plus élevés que ceux des autres familles de fonctions.
C’est ce qui ressort de l’enquête salariale annuelle « My Reward Benchmark » de Berenschot. Alors que les fonctions informatiques sont restées au même niveau pendant des années, les fonctions financières sont, elles, clairement en hausse. En raison de la crise du coronavirus, les experts Berenschot s’attendent à ce que cet écart se creuse encore dans les années à venir, éventuellement au détriment des fonctions marketing et commerciales en particulier. Bien que l’impact du coronavirus sur les salaires des travailleurs belges reste une histoire très nuancée.
C’est un schéma classique: en temps de crise, le pouvoir informel se déplace vers le directeur financier et son personnel. Lorsque tout va bien, la balance penche plutôt du côté du marketing et des ventes. En outre, les fonctions informatiques continueront de bénéficier de l’irréversible tendance à l’automatisation, à la robotisation et à l’intelligence artificielle. De plus les fonctions financières et informatiques bénéficieront de l’évolution des organisations, davantage axée sur les données et la mise en place de processus commerciaux et décisionnels transparents.
Néanmoins, il faut rester très prudent quant à la généralisation des conclusions de l’impact du coronavirus sur les salaires des employés belges. L’effet de cette crise sur les entreprises et les secteurs belges est très variable. En outre, de nombreux secteurs et fonctions suivent leur propre dynamique (de CCT).
La croissance des voitures de sociétés n’est pas encore révolue
Une autre conclusion qui ressort de l’enquête salariale Berenschot : la croissance des voitures de société n’est pas encore terminée : parmi les cadres inférieurs, 1 sur 5 peut désormais compter sur une voiture de société, et parmi les fonctions de collaborateurs spécialisés, il s’agit déjà de 1 sur 10.
Surenchère sur les salaires
Que ce soit à cause ou en dépit de la crise du coronavirus, la « guerre des talents » fait rage comme jamais auparavant. La demande dépasse actuellement l’offre. Il y a clairement déplacement du marché des employeurs vers le marché des employés. Les employés belges semblent s’en rendre compte et en tirent avantage à la table de négociation. «Dois-je maintenant me mettre à genoux pour faire venir un candidat? », se demandent aujourd’hui de nombreux responsables RH, souvent sous la pression du CEO ou du responsable du recrutement.
La réponse est très claire : pas si cela compromet l’équité interne de votre organisation. Plus que jamais, les collaborateurs attendent une explication claire et objective des conditions salariales et de travail. Ils n’acceptent plus des réponses telles que « Cela s’est développé historiquement” ou “Il/Elle/X était le seul (bon) candidat”. La transparence informelle dans les entreprises par rapport au niveau des salaires n’a jamais été aussi grande. L’époque où les collaborateurs ne se parlaient pas entre eux de leur salaire et de leurs autres conditions est révolue.
Nous conseillons aux entreprises de ne pas se lancer dans une surenchère des salaires. Dans de nombreuses entreprises, la limite en termes de coûts salariaux même avec l’utilisation de système de rémunération variable est pratiquement atteinte. Il faut veiller à ce que les travailleurs ne deviennent pas trop chers ? Continuer à “distribuer” des voitures de société ne va pas aider.
Il faut donc trouver d’autres solutions pour attirer et retenir les collaborateurs. Entrez dans l’ « expérience employé » : des parcours de carrière individualisés et des possibilités de développement, avec des rôles (parfois temporaires) à la place des fonctions.
Plus d’info ? https://www.berenschot.be/fr/benchmarking/my-reward-benchmark-by-berenschot