Famille Van den Broeke: d'ici 15 ans encore des garages mais différents

Depuis les années ‘70 la famille Van den Broeke est active dans le monde du garage en Flandre occidentale à travers, pour le moment, quatre établissements de marques Toyota et Fiat-Chrysler. Nous avons demandé à Savin et Olivier Van den Broeke comment ils voyaient l’avenir du métier de garagiste, confronté à de profonds changements.

11-01-2019

C’est le père de Savin et Olivier, Yves Van den Broeke qui fonda un garage Toyota dans les années ‘70 à Zulte.  Cette entreprise est aujourd’hui placée sous la responsabilité de son fils Savin depuis 2002.  Son frère, Olivier, exploite un établissement à Gand, Gent Motors qui représente les marques Fiat, Jeep et Chrysler.  Il vit le jour après qu’Yves eut repris une concession Fiat existante à Gand en 1991.  Olivier reprit le flambeau en 1999 et ouvrit un deuxième établissement en 2010 à Drongen, l’ancien Garage Van Steenkiste, le plus ancien concessionnaire Alfa Romeo au monde.  Alfa Romeo figure d’ailleurs parmi la gamme.  Le troisième frère, Matthieu dirige le garage Fiat de Courtrai depuis 2017. 

Chaque détail est connu 

En 15 ans de temps Savin a constaté l’évolution profonde du métier, affirme-t-il.  « Depuis l’arrivée d’Internet les choses bougent très vite.  Les clients sont incroyablement informés et connaissent déjà la voiture dans tous ses détails.  Il y a par conséquent moins de passage dans les showrooms mais lorsque quelqu’un entre, il y a de fortes chances qu’il ait déjà fait son choix et donc qu’il achète. » 

Olivier partage la même expérience.  « Les clients sont effectivement très bien informés lorsqu’ils franchissent la porte du showroom ou demandent une offre digitale », confirme-t-il.  « Cela revient à dire que notre concession est un « One stop shop ».  Nos vendeurs tentent de choisir le bon véhicule avec le client final, le cas échéant disponible de stock, mais y adjoignent souvent un produit financier ou d’assurance, ce qui améliore la relation et le suivi de la clientèle ainsi que la marge. » 

Un avoir précieux 

Le groupe De Prins vend 3.000 véhicules neufs par an, plus quelque 800 occasions.  L’entreprise emploie 55 personnes.  « Non seulement les choses ont beaucoup changé pour les vendeurs mais c’est pareil pour les mécaniciens », constate Savin.  « Se recycler ?  Cela n’existait pas dans le temps.  Une fois son diplôme de mécanicien en poche, on le restait toute sa vie.  De nos jours, notre personnel doit se former en permanence.  Tout est devenu plus compliqué et technique.  Pareil pour les managers d’ailleurs. » 

Malgré toutes les promesses du gouvernement sur la réduction des charges salariales, les collaborateurs d’un garage demeurent un avoir précieux pour l’entreprise, constate Olivier.  « Par rapport au taux horaire, le coût salarial est vraiment disproportionné.  Dans le même temps, les charges administratives du back-office ne cessent de croître et les formations (coûteuses) gagnent en importance pour le développement de nos collaborateurs. » 

Approches différentes 

Nombreux sont les garagistes qui se plaignent de ce que les importateurs de marque durcissent sans cesse les critères des quotas et de l’aménagement des showrooms.  Savin ne joue pas à ce jeu-là.  « Je trouve justement que la relation avec l’importateur s’est améliorée.  Si la pression a augmenté ?  Bien entendu.  Mais je constate aussi que les importateurs optent consciemment pour un concessionnaire donné et que dès lors ils le soutiennent pleinement.  Quand on partage leur vision et qu’on adhère à leurs idées, il y a moyen d’écrire ensemble une belle histoire.  Nous maintenons également des liens étroits avec Toyota et la concertation avec eux est au moins hebdomadaire. » 

Chez Olivier le son de cloche est tout différent.  « Oui, pour moi, les choses sont différentes », explique-t-il.  « La relation de mon frère avec Toyota n’est pas comparable à celle que nous entretenons avec Fiat Chrysler Automobiles.  La restructuration de FCA Belgique en unité Benelux fait vivre des temps mouvementés à l’importateur.  Et cela se ressent au support et à la communication avec le réseau.  Je pense par ailleurs que la manière dont les concessionnaires évoluent localement est en grande partie lié au rôle de l’importateur.  Jusqu’il y a peu, nous pouvions compter sur le soutien de l’importateur pour une foule de choses, mais ces derniers temps cela change en profondeur.  Les exigences sont toujours plus élevées, le système de marge variable que le concessionnaire ne contrôle plus à 100 %, les pratiques qui frisent la malhonnêteté consistant à pousser les stocks… voilà nos plus grandes menaces. » 

Toyota est une marque qui pousse depuis longtemps à la charrette de l’électrification ».  Est-ce un avantage pour Savin par rapport à l’avenir ?  « Sans aucun doute.  Plus de la moitié de nos ventes sont des hybrides.  Cette proportion ne fera qu’augmenter.  Toyota propose déjà une voiture à hydrogène dans sa gamme, la Mirai.  Certes je concède que la mise en route est lente parce qu’il n’y a presque pas d’endroits où l’on peut faire le plein d’hydrogène et que cette technologie reste chère. » 

Fiat dispose du même atout, affirme Oliver : le CNG ou gaz naturel.  « Une alternative tout à fait valable pour l’automobiliste soucieux de préserver l’environnement. »

Tout change…

Mais il n’y a pas que les préférences en matière de carburant qui changent chez le consommateur.  Le concept même d’utilisation de la voiture est appelé à évoluer dans le futur.  Tant Olivier que Savin voient poindre les changements à l’horizon. 

« Uber, le covoiturage, les voitures autonomes… tout va changer », affirme Savin.  Il y aura encore des garages dans 15 ans, mais ils seront devenus des « fournisseurs de mobilité ». La personne qui parcourt de grandes distances chaque jour aura toujours besoin d’une voiture.  Mais pour d’autres types de clients, nous allons devenir une espèce de boutique proposant différentes solutions pour arriver à destination.  Et il faudra s’y adapter.  Acheter une grosse cylindrée pour faire le tour du clocher… ces temps sont révolus, je crois. »

Olivier acquiesce : « Le marché de l’automobile se trouve face à de grands défis.  L’introduction des véhicules électriques dans le groupe FCA formera le plus grand challenge.  Mais parallèlement, les évolutions technologiques comme les énergies alternatives et la voiture autonome auront bien sûr un impact considérable sur notre mode de travail. » 

 

Olivier Van den Broeke 

Nom : Gent Motors

Nombre d’établissements : 2

Marques : Fiat, Jeep, Alfa Romeo

 

Savin Van den Broeke 

Nom : Garage De Prins

Nombre d’établissements : 1

Marques : Toyota

 

Matthieu Van den Broeke 

Nom : Kortrijk Motors

Nombre d’établissements : 1

Marques : Fiat

 

Photo: Benjamin Brolet

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