Fietsen Wildiers: Le marché du cycle sur le fil du rasoir

‘Facteur de vélos’.  Le mot renvoie à l’artisanat et ne correspond plus du tout avec ce qu’est aujourd’hui devenu le patron d’un magasin de vélos : un entrepreneur qui vend, entretient et répare un produit complexe, prospecte activement, tâte le pouls du marché et regarde la concurrence avec défiance.

11-07-2018

Le monde du cycle n’attirait pas spécialement Tim Wildiers.  Il voulait se lancer dans l’Horeca mais la précision d’un chef et le sale boulot n’allaient pas ensemble.  Enfant il aidait déjà au magasin et se faisait un peu d’argent de poche en gonflant des pneus.  Finalement il est devenu apprenti, a obtenu son diplôme en gestion d’entreprise en 1998 et a repris l’affaire de son père peu de temps après.  La troisième génération est à l’œuvre chez Fietsen Wildiers, fondée par le grand-père Wildiers en 1937.   Depuis l’affaire a bien grandi, l’assortiment s’est étoffé et offre et service répondent aux critères professionnels.  Le magasin de 1.100 m2 est situé Antwerpsesteenweg à Kapellen.  La filiale récente de Zwijndrecht se consacre principalement à la mobilité durable, surtout depuis les problèmes de circulation qui paralysent Anvers et sa rive gauche.  Les cycles Wildiers emploient six personnes à temps plein, deux à temps partiel et deux étudiants.

Références ronflantes

Wildiers vend, loue et propose au leasing des produits de marque haut de gamme : vélos classiques, vélos électriques et pedelecs.  Des modèles classiques, mais aussi des vélos de course, VTT (électriques), triporteurs (électriques), vélos pliants, vélos pour enfants etc.  L’affaire représente de grandes marques telles que Riese & Müller, Koga, Batavus, Victoria, Urban Arrow...  « Le leasing de vélos a causé une petite révolution et accéléré notre croissance ».  Wildiers peut également se targuer de quelques références ronflantes : Monsanto, Manna, Aertssen, Stanley Black & Decker, Dewalt...

« Nous coopérons avec KBC Fietsleasing, Team Cyclis et Viets en Go dont les possibilités sont légion...  Tout d’abord nous examinons les besoins ou attentes du client et sur cette nous lui faisons une offre précise. »  Le leasing de vélos est intéressant, tant pour les entreprises que pour les travailleurs.  En procurant un vélo électrique à ses travailleurs, on apporte une contribution concrète aux problèmes de mobilité et de pollution de l’environnement.  Les gens se sentent libérés du stress des bouchons et l’absentéisme recule.  Le leasing d’un vélo coûte en outre 50 % de moins que son achat, est déductible à 120 % et permet de réaliser de sérieuses économies d’énergie.

Assuré en omnium

Wildiers met tout en œuvre pour ‘décharger’ les entreprises.  Tous les vélos et e-bikes sont parfaitement entretenus, sur rendez-vous et avec une attente minimum, dans le centre de maintenance ou sur place.  Les vélos des clients de leasing peuvent être réparés pendant les heures de bureau de sorte que le propriétaire récupère son vélo pour rentrer chez lui à la fin de sa journée de travail.  Chaque vélo de leasing est assuré en omnium et tout dégât éventuel est traité dans l’entreprise.  Les prix sont fixes et une partie des bénéfices sont reversés au client sous la forme de deux ans de service gratuit.

‘Peer Pedal’

Wildiers n’aime pas parler du passé, mais il admet sans ambages que les temps ont changé.  Lorsque son grand-père ‘Peer Pedal’ vendait un pneu de vélo, on s’attendait à ce qu’il le monte gratuitement.  On ne payait pas le ‘travail’.  Son père, pour sa part, adoptait la règle du ‘si cela ne vient pas de chez nous, nous ne réparons pas’.  Bien sûr ce procédé fait fuir les clients.  « Nous réparons tout vélo de qualité, d’où qu’il vienne, mais nos techniciens ne doivent pas perdre de temps à des produits sans valeur ou complètement inconnus. »

La concurrence est devenue plus rude.  « Tout le monde marche sur des œufs et observe avec défiance ce que font les « collègues concurrents ».  Oui, le marché se trouve sur le fil du rasoir ».  Les temps seront durs pour les petites entreprises, prédit Wildiers.  « De nos jours, la clé du succès est une question de savoir entreprendre : suivre les tendances et la concurrence à la lettre, réagir sur-le-champ et oser prendre des risques.  Oser investir dans du stock par exemple.  Tout va si vite.  Il y a vingt ans, les gens achetaient un vélo pour passer du temps libre en week-end.  Aujourd’hui le consommateur réduit ses frais automobiles et se rend au boulot à vélo pour avoir droit à une indemnité vélo (0,23 euro/kilomètre) et à l’avantage fiscal lié au leasing d’un vélo.  Cela a profondément changé le citoyen et son comportement de cycliste.  Les premiers vélos électriques que j’ai vendus à la fin des années ‘90 étaient en réalité des chaises roulantes à deux roues, et il ne fallait surtout pas voir qu’ils étaient équipés d’une batterie.  De nos jours, ils sont devenus un symbole de richesse, le signe de ce qu’on a les moyens de se permettre un vélo électrique !  Et aussi la preuve qu’on contribue à résoudre les problèmes de mobilité et d’environnement ».

Défi et ambition

Les avancées techniques ne s’arrêtent jamais et la nouvelle génération de speed-pedelecs concrétise toute une évolution, avec des cadres plus légers, la courroie de transmission Gates Carbon Drive, la double batterie, le système de changement de vitesses sans pédalage, les pneus extralarges pour plus de stabilité et un freinage plus puissant.  Tout cela a un certain prix bien sûr (comptez de 5 à 8.000 euros). « Nous constatons que l’e-mobilité atteint sa vitesse de croisière avec l’apparition de nombreux e-cargos.  Les entreprises cherchent des solutions tout en tâchant de satisfaire leurs travailleurs moyennant un système de leasing budgétairement neutre ».

Ce que réserve l’avenir ?  « Les défis sont quotidiens.  Le secteur est-il menacé ?  Cela dépend comment on voit les choses.  Tout l’art consiste à prendre conscience du défi et à le transformer en opportunité.  Il y a belle lurette que je ne suis plus ‘facteur de vélos’.  Actuellement je passe tout mon temps à entreprendre, asseoir ma position voire même l’étendre.  J’ai de l’ambition à revendre ».


Profile: 

Date de création : forme juridique de société depuis 2000, auparavant entreprise individuelle

Secteur/activité : négoce de vélos

Coordonnées du siège : Antwerpsesteenweg 213-215-217, 2950 Kapellen

Nombre d’établissements : 2

Effectif du personnel : 10

Chiffre d’affaires : +/- 2 à 2,5 millions d’euros tvac

 

Photo: Thierry Dricot

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