Henri de Hemptinne : "Construire ensemble la mobilité de demain"

19-03-2025

TRAXIO Magazine : Qu'est-ce qui vous a poussé à vous présenter comme candidat à la présidence de TRAXIO?

Henri de Hemptinne : « Mon parcours dans le secteur automobile m'a permis d'acquérir une expérience diversifiée, touchant à la vente de voitures, à la carrosserie et à la location. Cette vision globale, couplée à mon bilinguisme, représente un atout majeur pour diriger une fédération nationale comme la nôtre. J'ai toujours été très engagé sur le plan social, et je pense qu'il y a beaucoup à faire en tant qu'organisation patronale. Notre rôle est de défendre les droits et les besoins des entreprises, mais cela doit se faire en dialogue constructif avec les syndicats. C'est une approche qui mérite d'être renforcée chez TRAXIO, car elle était moins accentuée ces derniers temps. »

Une fédération aux multiples facettes

TRAXIO Magazine : TRAXIO est souvent perçue comme une organisation principalement axée sur le lobbying patronal. Comment voyez-vous ce rôle ?

Henri de Hemptinne : « Le lobbying est effectivement essentiel pour tout ce qui touche à la mobilité, qu'il s'agisse du vélo, de la moto, de la voiture ou du VU. Mais nous devons rester en phase avec les préoccupations actuelles, notamment environnementales. Notre mission est de trouver les meilleures solutions pour tous les types de déplacements. L'écologie a pris une importance considérable dans notre société et il est crucial que notre secteur s'inscrive pleinement dans cette tendance. Nous ne pouvons plus envisager la mobilité comme il y a vingt ans. Il faut repenser nos modèles, nos services et notre approche pour répondre aux défis environnementaux tout en préservant la viabilité économique de nos entreprises. C'est un équilibre délicat mais nécessaire. »

TRAXIO Magazine : Comment gérez-vous la diversité des acteurs représentés par TRAXIO, aux côtés de FEBIAC et Renta ?

Henri de Hemptinne : « C'est un défi stimulant de fédérer à la fois les concessionnaires, les garages indépendants, les carrossiers et les autres acteurs de la mobilité. Cette diversité fait notre force. Si la vente d'un véhicule est souvent le point de départ, tout un écosystème gravite autour : entretien, pièces, équipements... Défendre ces différents métiers d'une même voix est crucial, même si cela implique parfois de gérer des intérêts divergents. Nos points communs l'emportent largement sur nos différences. La complémentarité de nos membres est une richesse qui nous permet d'avoir une vision globale et cohérente du secteur. Cette diversité nous donne aussi une légitimité accrue auprès des pouvoirs publics, car nous représentons l'ensemble de la chaîne de valeur de la mobilité. »

Une communication renforcée

TRAXIO Magazine : Cette approche s'inscrit-elle dans la lignée de TRAXIO 2.0 ?

Henri de Hemptinne : Absolument. Avec mon prédécesseur, nous avons restructuré TRAXIO pour la professionnaliser, notamment en passant d'un conseil d'administration de 26 personnes à une structure plus efficiente. Cette nouvelle organisation doit maintenant trouver ses marques et construire ses traditions. Notre objectif n'est pas de concentrer le pouvoir, mais d'assurer la meilleure défense possible des différents secteurs que nous représentons. Cette transformation était nécessaire pour adapter notre fédération aux enjeux actuels et futurs. Elle nous permet d'être plus réactifs, plus efficaces dans nos actions tout en maintenant une représentativité équitable de tous nos membres. »

TRAXIO Magazine : Quelle vision avez-vous des interactions entre TRAXIO et ses membres ?

Henri de Hemptinne : « L'échange doit être optimal dans les deux sens. Notre rôle est de mettre notre expertise au service de nos membres, mais nous avons besoin qu'ils nous remontent les réalités du terrain. Leur participation active, notamment en répondant à nos enquêtes, est essentielle pour comprendre leurs besoins et prendre les bonnes décisions. Cette communication bidirectionnelle est la clé de notre efficacité. Lorsque nous envoyons un mailing à un professionnel, il est crucial qu'il prenne le temps de nous répondre. Ces retours nous permettent de mieux appréhender les réalités quotidiennes, d'anticiper les problématiques émergentes et d'adapter nos actions en conséquence. C'est ce dialogue constant qui nous permet d'être pertinents dans nos interventions. »

Des objectifs ambitieux

TRAXIO Magazine : Comment envisagez-vous les relations avec les autres fédérations patronales ? 

Henri de Hemptinne : « Certains dossiers, comme les contrôles techniques, relèvent uniquement de notre expertise. Mais pour les questions fiscales ou sociales, la concertation avec la FEB, le VOKA, l’UWE, UNIZO ou l'UCM est indispensable pour optimiser nos démarches et porter nos messages auprès des gouvernements. Cette collaboration est d'autant plus importante que de nombreux enjeux dépassent le cadre strict de la mobilité. Nous devons être capables de nous coordonner pour parler d'une seule voix sur les grands dossiers qui impactent l'ensemble du monde entrepreneurial. C'est cette unité qui nous permet d'avoir un véritable poids dans les discussions avec les autorités. »

TRAXIO Magazine : Quelles sont vos priorités pour votre mandat de trois ans ?

Henri de Hemptinne : « Je souhaite approfondir la professionnalisation de TRAXIO en optimisant le partage des connaissances entre les départements. Le regroupement physique des trois fédérations de Mobia sous le même toit à Diegem en 2026 représente une opportunité majeure de créer des synergies pour mieux défendre la mobilité privée. C'est essentiel au niveau politique de montrer notre unité. Auparavant, le monde politique nous consultait séparément, recevant différents sons de cloche, ce qui paralysait souvent la prise de décision. La réforme du contrôle technique est également un dossier prioritaire qui nécessite un travail approfondi suite aux changements ministériels récents. Pour moi, un lobbying efficace repose sur une relation de confiance avec les pouvoirs publics, permettant des décisions concertées qui s'appuient sur notre expertise. Cette confiance se construit dans la durée, à travers un dialogue constant et constructif. »

L'avenir du secteur

TRAXIO Magazine : Comment voyez-vous évoluer le secteur automobile dans les années à venir ?

Henri de Hemptinne : « Malheureusement, le nombre de garages va probablement continuer à diminuer. Les voitures deviennent des ordinateurs roulants nécessitant un personnel très qualifié, mais les interventions se raréfient, notamment sur les véhicules électriques où la plupart des opérations s'effectuent via des mises à jour à distance. L'allongement de la durée de vie des véhicules impactera les ventes, et l'autopartage devrait se développer en ville, où la voiture est de plus en plus exclue des centres urbains. Néanmoins, je pense que beaucoup d'automobilistes resteront attachés à la possession d'un véhicule personnel, perçu comme un second chez-soi, un refuge après le travail, configuré selon leurs goûts et leurs besoins. Cette évolution du secteur implique une adaptation constante de nos membres, tant au niveau de leurs compétences que de leur modèle économique. »

TRAXIO Magazine : La notoriété de TRAXIO est-elle un enjeu important pour vous ?

Henri de Hemptinne : « L'essentiel est que notre fédération soit respectée et reconnue comme un interlocuteur incontournable sur les questions de mobilité. Notre porte-parole, Filip Rylant, fait un excellent travail pour véhiculer le nom et les positions de TRAXIO dans les médias. Nous devons poursuivre et intensifier ce travail de communication, tant dans les médias traditionnels que sur les réseaux sociaux, pour que nos actions et notre expertise soient mieux connues et reconnues. Cette visibilité est cruciale pour asseoir notre légitimité et renforcer notre influence dans les débats sur la mobilité de demain. »

 

« Il est essentiel qu'une relation de confiance soit établie avec les différents niveaux de pouvoir. Cela permet que les décisions se prennent systématiquement en pleine concertation, en tenant compte de notre position et en s'appuyant sur notre know-how. »

 

Qui est Henri de Hemptinne ?

  • État civil : Né le 26 avril 1958 à Gand
  • Formation :
    • Études au collège Sainte-Barbe
    • Sciences économiques à Gand
  • Parcours professionnel :
    • Depuis 1984 à la CIAC, actionnaire majoritaire depuis les années 90 :
      • Concessions automobiles  
        • Ford, Toyota et Lexus à Gand
        • Ford à Deinze
        • Toyota à Aalst
      • Société de location longue durée (2500 véhicules)
      • Deux carrosseries multimarques à Gand et Alost
  • Vie personnelle :
    • Sportif : ancien joueur de hockey, aujourd'hui amateur de paddel
    • Passionné de chasse et d'old timers
    • Amateur de voyages
    • Père de trois fils, tous impliqués dans l'entreprise familiale
Photo: Jerry De Brie
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