Juillet 2024 : forte reprise des voitures d’occasion (+12,3%), prix continuent à baisser
La baisse des prix des occasions peut compenser la hausse des taux d’intérêt
La baisse des prix des occasions peut compenser la hausse des taux d’intérêt
Filip Rylant, porte-parole de la fédération de la mobilité TRAXIO : « Après le recul inattendu de juin 24 vis-à-vis de juin 2023, les voitures d’occasion ont connu une reprise honorable en juillet, avec un total de 64.660 unités (+12,3%). Du coup, le mois de juillet présente le nombre d’immatriculations d’occasions le plus élevé de 2024.
Traditionnellement, juillet est un mois calme. D’une part, parce de nombreux consommateurs achètent leur véhicule d’occasion en mai ou juin, avant leurs vacances d’été et d’autre part, parce que de nombreux compatriotes sont en vacances à l’étranger pendant les congés du bâtiment. Pourtant le constat que les immatriculations étaient élevées en juillet fait du bien, confirmant ainsi la tendance à la croissance de cette année (cumul sur sept mois : +7,0%).
Le succès persistant du marché d’occasion est remarquable car il se porte particulièrement bien depuis plusieurs années. La hausse des prix des voitures neuves ainsi que l’augmentation du coût de la vie poussent de nombreux consommateurs vers le marché de l’occasion. Le nombre de voitures électriques y est en hausse – on est à 12.123 immatriculations cumulées soit une hausse de 90%, au détriment des voitures diesel. Attention : le marché EV particulier bénéficie encore de la prime flamande mais nous remarquons que la moitié des EV d’occasion est acquise par des entreprises (50,9%).
Les prix du marché d’occasion poursuivent leur déclin progressif – l’on parle d’une baisse moyenne des prix d’environ 8% sur un an de temps – ce qui pourrait compenser l’accroissement des coûts de financement et renforcer l’intérêt des voitures d’occasion.
Les voitures neuves, quant à elles, enregistrent en juillet 2024 un total de 32 151 immatriculations, marquant une baisse de -7,3 % par rapport aux 34 669 immatriculations de juin 2023. Le cumul des sept premiers mois de l’année montre également une légère tendance à la baisse, passant de 299 144 immatriculations en 2023 à 295 559 en 2024, soit une diminution de -1,2 %.
Cependant, il est important de contextualiser cette baisse. L'année 2023 avait enregistré un nombre élevé d'immatriculations en raison de la livraison de nombreuses voitures commandées antérieurement. En revanche, si l'on compare les données avec celles de 2022, qui comptait 221 307 unités, on observe une croissance remarquable d’environ 33 % en 2024. »Évolution immatriculations d’occasion (juillet 2024)
Les données cumulées des sept premiers mois de 2024 illustrent une progression continue des immatriculations de voitures d’occasion par rapport à 2022 et 2023. De janvier à juillet 2022, le cumul était de 379 377. Pour la même période en 2023, ce chiffre a atteint 406 564, et en 2024, il a grimpé à 435 176.
Cette évolution se traduit par une croissance de 7,0 % de 2023 à 2024, et une augmentation encore plus significative de 14,7 % entre 2022 et 2024.
Quelques concessionnaires et vendeurs de voitures d’occasion de premier plan nous ont fait part de leurs points de vue intéressants.
Marc Van den Kerkhof, Van Mossel : « Bien que les ventes de voitures neuves aux particuliers restent faibles, nous avons cependant observé une légère amélioration les derniers mois. Le client reste très sensible au prix de sorte que les promotions sur les entrées de gamme des segments B et C, généralement des voitures de stock ou livrables rapidement, assorties de conditions de financement favorables, ont leur petit succès. Le consommateur continue de donner la préférence à des moteurs essence avantageux et l’impact de la prime EV flamande demeure marginale.
Quant aux clients fleet, ils prennent tout leur temps pour se décider, quitte à différer un nouveau contrat. Les EV dominent en raison de la fiscalité favorable mais à cause du prix élevé des voitures électriques, les flottes envisagent de se tourner vers le moteur thermique malgré la pénalisation fiscale. Dans une moindre mesure, les PHEV offrent une alternative compte tenu de l’extinction de l’avantage fiscal.
Sur le marché d’occasion dominé par les clients particuliers, nous constatons que l’offre continue de s’étoffer, ce qui normalise les prix et fait évoluer favorablement les ventes. Ici aussi, la demande de voitures budget est élevée, en compensation de la rareté de l’offre des entrées de gamme. Les clients étant plus nombreux à envisager l’achat d’une voiture d’occasion récente plutôt qu’une neuve, ils se tournent de plus en plus vers des formes de financement courants sur le marché des véhicules neufs tels que le private lease.
La motorisation la plus recherché est le moteur essence car le marché des EV doit encore se développer, la demande étant instable et l’offre non-proportionnelle à la demande.
Le planning des ateliers reste bien rempli.
Ivo Willems, Cardoen : « Juillet s’est révélé chargé chez Cardoen qui a vu défiler 10% de visiteurs de plus dans le showroom. Il est frappant que les clients demandent que le véhicule soit livré rapidement. A l’heure actuelle, les livraisons ne vont pas assez vite pour diverses raisons : non seulement pour partir en vacances mais aussi pour des étudiants qui partent étudier loin de chez eux, des clients qui changent de travail en septembre etc. Nous remarquons donc qu’hormis un prix bas, la rapidité de la livraison devient plus importante. Il est par ailleurs frappant qu’en juillet, en matière d’occasions, nous avons livré autant de voitures 100 % électriques que de diesels, cette fois en raison de la hausse de la demande d’EV.
La bonne nouvelle pour le client est que le prix d’une occasion moyenne aurait diminué d’environ 8% en un an. Cette chute des prix parvient à compenser la hausse des taux d’intérêt et la différence du remboursement en découlant.
Quant aux voitures neuves, la bonne nouvelle est que les véhicules sont disponibles en nombre suffisant. L’absence de salon de l’auto au début de 2024 explique que les ventes n’ont pas atteint les mêmes proportions que lors d’une année à salon. Par conséquent, les stocks sont actuellement plus fournis. »
Simon Bossuyt, DEX : « Nous avons reçu un grand nombre de visiteurs dans nos show-rooms en juillet, le mauvais temps du début du mois expliquant peut-être ce phénomène. Tendance qui a résulté encore une fois à une belle augmentation des ventes par rapport à l’an dernier, tant pour les véhicule neufs que d’occasion.
Depuis, l’offre de nos acheteurs s’est encore étoffée et nous sommes en mesure de conclure des contrats intéressants pour le plus grand bien de nos clients. Nos prix étant plus attractifs, les clients se décident rapidement à acheter. Le consommateur est d’ailleurs de plus en plus friand de formules de leasing et de renting, mais le financement traditionnel demeure la meilleure option pour notre public de particuliers.
Pas de changements majeurs en juillet quant aux motorisations : la part des hybrides rechargeables (PHEV) croît progressivement alors que pour le particulier, la question demeure de savoir si les véhicules électriques (EV) constituent le produit le plus intéressant pour lui. A l’heure actuelle, nous n’avons pas beaucoup de véhicules de stock qui remplissent les conditions d’éligibilité de la prime EV flamande, ce qui explique que les ventes d’EV n’augmentent guère. Par ailleurs, nous remarquons que les clients éprouvent des difficultés à demander la prime.
Les vacances annuelles expliquent qu’un calme relatif règne à l’atelier, ainsi que le fait que les clients en partance en congé sont déjà passés faire réviser leur voiture. »
Détails voitures de tourisme d’occasion (juillet 2024)
Les marques de véhicules d'occasion qui ont dominé, au premier semestre 2024, demeurent Volkswagen et BMW. Le top 5 est complété par Mercedes, devançant Opel, suivie par Peugeot.
Parmi les modèles les plus populaires, rien n’a changé pour le top 5. Ainsi la VW Golf (17 464) arrive toujours en tête, devant la VW Polo (12 341), l’Opel Corsa (10 968), et la BMW série 3 (9 876). La BMW Série 1, qui avait atteint la cinquième place du classement en juin, conserve sa position avec 8 837 immatriculations.Les moteurs à essence dominent toujours avec 54,9 %, tandis que le diesel perd du terrain avec 31,7 % pour les voitures d'occasion. La tendance est plus marquée pour les véhicules diesel neufs, dont la part de marché chute de près de moitié, passant de 9,2 % en 2023 à 5,5 % en 2024.
En revanche, il est encourageant de constater que la part des véhicules hybrides et électriques continue de croître, même si cette augmentation reste modeste. Presque Treize voitures immatriculées sur 100 sont des voitures rechargeables, dont un peu plus des trois quarts (10,1%) sont des hybrides rechargeables et le quart restant (2,8%) est 100% électrique.
Les proportions sont nettement différentes pour les immatriculations de voitures de tourisme neuves, où les véhicules hybrides et électriques, alimentés par les achats en leasing et les acquisitions pour les flottes d'entreprises, représentent une part majoritaire des immatriculations, atteignant un pourcentage de 63,3%.
Pour premier semestre 2024, l’âge médian des véhicules d’occasion est de 7 ans et 10 mois, ce qui reste relativement élevé. De prime abord, l’âge médian des immatriculations d’occasion ne fait pas ressortir le vieillissement prononcé du parc automobile, un phénomène néfaste à son verdissement et à la réduction des émissions.
Les derniers mois de l’année 2023 avaient enregistré une augmentation significative du nombre de livraisons de voitures neuves, ce qui a eu pour effet d’augmenter la disponibilité des voitures d'occasion plus récentes sur le marché et donc de rajeunir le parc automobile belge ; 34% des voitures d’occasion immatriculées ont moins de 5 ans.
Le marché d’occasion est principalement le domaine des particuliers. Pas moins de 88% des immatriculations sont le fait de personnes privées, tandis que la part des voitures de société d’occasion est de 12% aux premiers sept mois de 2024. Les vendeurs d’occasions précisent à cet égard que les entreprises débutantes optent plus volontiers pour une voiture de seconde main, et qu’elles montrent souvent de l’intérêt pour les hybrides d’occasion.
La Flandre continue de dominer le marché des immatriculations de voitures de tourisme d'occasion, avec une part de 55 %. La part de marché de la Wallonie reste à 37 %, tandis que Bruxelles maintient sa part de marché à 8 %.