Les immatriculations des voitures neuves chutent au niveau de 1985-1986 et la pénurie de voitures se fait également sentir sur le marché de l’occasion

En octobre, nous avions déjà relevé que le nombre d’immatriculations de voitures de tourisme neuves ne s’élevait qu’à 25.600.  Un déclin de -34,7 % par rapport à 2020 (39.232 unités) et même de -40,7% comparé à 2019 (43.201 unités).

Une fois de plus le marché des voitures de tourisme d’occasion est deux fois plus important que celui des voitures neuves : il s’est immatriculé en octobre 58.351 occasions.  C’est toutefois -14,3 % de moins qu’en 2020 (68.101 unités) et également inférieur à 2019 (66.583 unités).

Les utilitaires légers aussi voyaient rouge en octobre : 5.761 immatriculations neuves (-16,3 %) et 8.765 occasions (-15,0 %).  Dans les utilitaires lourds, seuls les +12T alignaient des valeurs positives : 484 unités (+42,8 % par rapport à 2020).  Tous les autres segments, tant des véhicules neufs que d’occasion, étaient en déclin.

Chez les deux-roues, les ventes de motos neuves semblent se stabiliser.  1.443 motos neuves sont sorties des showrooms, soit une légère hausse de +0,5 %.  Les motos d’occasion ont accusé un recul de -8,5 % (5.076 unités). 

04-11-2021

Filip Rylant, porte-parole de TRAXIO, résume la situation comme suit : « Nous constatons en octobre la même tendance qu’au cours des mois précédents.  La pénurie entre-temps bien connue de semiconducteurs et de puces continue de perturber l’ensemble du marché du neuf mais n’épargne pas moins le marché d’occasion.  Lorsque les immatriculations de voitures neuves chutent, le nombre de véhicules d’occasion mis sur le marché décline automatiquement.  Non seulement la longueur des délais de livraison des voitures neuves mais aussi la hausse du prix de revient et les incertitudes face à l’avenir exercent leur influence.  Les propositions de la Flandre de ne plus immatriculer que des véhicules électriques à partir de 2027 et exclusivement des occasions électriques à partir de 2030 génèrent une grande confusion et pire, de nombreux doutes.  Le consommateur ne sait plus à quel saint se vouer : faut-il changer de voiture et – dans l’affirmative – par quel type la remplacer.  Le marché ne peut qu’en être perturbé.  L’extrapolation des statistiques des dix derniers mois montre que nous clôturerions l’année sur environ 363.000 voitures neuves.  Le marché retrouverait ainsi le seuil de 1985-1986, où il s’était immatriculé respectivement 344.237 et 375.368 voitures neuves. »  

Immatriculations octobre 2021

Immatriculations cumulées

Comparaison octobre 2021 avec 2020 et 2019

Comparaison des 10 premiers mois de 2021 avec 2020 et 2019

 

1. Voitures particulières

Voitures particulières neuves

Le mois d’octobre confirme la tendance à la baisse du nombre d’immatriculations de voitures particulières neuves (-34,7 % comparés à 2020, -40,7 % comparés à 2019).

Lorsque nous comparons les statistiques cumulées des dix premiers mois, nous constatons que l’écart avec les années précédentes ne fait que se creuser : 346.862 immatriculations en  2021 contre 376.514 en 2020, soit un recul de -7,9 %.  Lorsque nous examinons les statistiques de la période pré-corona en 2019, nous observons que le marché des voitures neuves prend de sérieux coups.  En 2021, il s’est vendu près d’un tiers de voitures de moins qu’en 2019 lorsqu’à fin octobre, les immatriculations de véhicules neufs s’élevaient à 487.774.  A ce rythme, il semble qu’en 2021 le nombre de voitures mises sur le marché devrait baisser de 10 %.  Lorsque nous nous attardons sur les chiffres absolus, il faut remonter à 1985-1986 pour voir si peu de voitures neuves arriver sur le marché.

TRAXIO est allée à la pêche aux renseignements auprès du président des distributeurs de marque, Henri de Hemptinne.  « Il est incontestable que la pénurie de puces et la restriction de la production par les importateurs constituent la cause principale du recul considérable des livraisons.  Certaines marques sont plus durement touchées que d’autres. Vraisemblablement davantage les marques européennes qu’asiatiques.  Les entreprises continuent de passer commande mais le particulier diffère son achat face à l’incertitude qui règne autour du choix du bon carburant et le fait qu’à l’avenir, la taxation des voitures est appelée à augmenter. »

Immatriculations de voitures neuves - octobre 2021

Par carburant

Entre-temps, en 2021, les voitures hybrides et électriques poursuivent lentement leur avancée.  Le nombre de véhicules 100% électriques a franchi le cap des 5 % du marché total.  La part de l’hybride progresse à près d’un quart des immatriculations neuves : 29,2 % (dont  17,0 % de 100 % hybrides et 12,2 % d’hybrides rechargeables), ce qui porte la part totale des véhicules électrifiés à un tiers du marché total.  La part de l’essence chute à 43,7 % et du diesel même à 21,4 %.  Ce phénomène s’explique principalement par l’avantage de toute nature (ATN) plus favorable dont jouissaient les voitures de société hybrides au début de l’année dernière.

Par émissions de CO2

Les voitures à émission réduite de CO2 (moins de 109 g/km) poursuivent leur croissance : de 43,2 % en 2020 à 54,0 % en 2021.

Par marque

En octobre, la marque la plus vendue était une fois encore BMW, coiffant au poteau Mercedes, Renault, Volkswagen et Peugeot.

Les statistiques de vente cumulées montrent toujours une confortable avance de BMW, devant Volkswagen, Peugeot, Audi et Mercedes.  Il est frappant que les marques premiums alignent des chiffres positifs sur un marché en déclin.

Voitures particulières d’occasion

Les immatriculations de voitures particulières d’occasion ont chuté sous le seuil de 2020 et 2019 (soit -14,3 % par rapport à 2020 et -12,4 % par rapport à 2019).

A ce jour, 2021 connaît un parcours variable d’un mois à l’autre.  Le cumul des immatriculations des dix premiers mois s’élève à 602.964 voitures particulières d’occasion, soit une hausse de +7,9 % par rapport à 2020 (558.966 unités) et +1,7 % comparés à 2019 (593.117 unités).

Ivo Willems, de Cardoen commente le marché de l’occasion : « Le créneau de l’occasion se rapproche du scénario observé pour les véhicules neufs.  En l’absence de livraisons de véhicules neufs, les véhicules en fin de leasing sont absents du marché de l’occasion qui subit également de plus en plus les effets de la pénurie.

Je vois des distributeurs de marque dont le showroom est à moitié vide.  Nous-mêmes ressentons aussi qu’il faut se battre pour trouver des voitures.  Le secteur ne se focalise plus sur la quête du client mais sur la recherche de voitures disponibles.  Certaines usines restant fermées jusqu’à la fin de cette l’année, je n’entrevois aucune amélioration de la situation dans l’immédiat.  Je conseillerais aux clients potentiels de considérer que le problème est loin d’être résolu et que s’ils sont décidés à acheter une voiture, qu’ils n’attendent pas trop longtemps. 

L’acquéreur potentiel d’une automobile a intérêt à profiter de cette période qui est du pain béni pour les particuliers qui ont un véhicule à vendre. »

Immatriculations voitures de tourisme d’occasion – octobre 2021

Par carburant

Quant aux voitures d’occasion, nous remarquons surtout une diminution du nombre de diesel au profit de l’essence (diesel : 43,9 % contre essence : 51,9 %).  La part des autres énergies demeure négligeable bien que l’hybride gagne du terrain à 3,8 % - des statistiques bien différentes de celles des immatriculations de voitures particulières neuves dont les hybrides représentent plus d’un quart des ventes. Les voitures électriques restent relativement rares sur le marché de l’occasion avec à peine 0,7 % de l’offre.

Par âge

L’âge médian des immatriculations neuves reste stable à 7 ans et 2 mois.

Par marque

Volkswagen, BMW, Opel, Mercedes et Peugeot forment le top 5 des marques les plus vendues dans le segment des voitures d’occasion.

 

2. Véhicules utilitaires

Véhicules utilitaires légers neufs

En octobre, les immatriculations de véhicules utilitaires légers (VUL) neufs ont plongé dans le rouge pour le cinquième mois consécutif : 5 761 unités (-16,3 % par rapport à 2020).

Les chiffres cumulés de cette année (52 168 VUL neufs) dépassent ceux de 2020 (+3,9 %), mais restent inférieurs aux niveaux de 2019 (-10,0 %).

Gianni Nobile, de Car Avenue explique : « Il y a actuellement un grand écart entre les commandes et les livraisons, principalement en raison de la crise de la disponibilité des semi-conducteurs. Pour certaines marques, la production s'est raréfiée au cours des trois derniers mois. Nous constatons une augmentation de la demande de véhicules utilitaires légers, en grande partie liée aux effets de la COVID sur le comportement des consommateurs : les gens achètent davantage en ligne, ce qui signifie qu'il y a plus de demandes de livraisons à domicile, donc là aussi il y a un grand écart entre les commandes et les livraisons. Un problème qui s'étend au secteur des voitures d'occasion. En effet, si aucun « véhicule » neuf n'est livré, cela signifie qu'aucun véhicule utilitaire d'occasion n'est repris et remis sur le marché de l'occasion. Je suis donc enclin à conclure que l'impression de mauvaises ventes en octobre est faussée par la crise des semi-conducteurs, qui a un effet pernicieux sur toute la chaîne, des véhicules neufs aux véhicules d'occasion. »

Immatriculations Véhicules utilitaires légers neufs – octobre 2021

Véhicules utilitaires légers d’occasion

Avec 8 765 immatriculations, soit une baisse de 15,0 % en glissement annuel, les véhicules utilitaires légers (VUL) d'occasion sont également à la traîne en octobre.

Les chiffres totaux pour les 10 derniers mois montrent un bonus de +4,8% avec un total de 88 557 véhicules contre 84 506 à cette période en 2020.

Nous constatons également la même chose avec les VUL d'occasion. Il y a moins de véhicules neufs livrés, donc moins de véhicules disponibles à la revente. La demande augmente, l'offre diminue et, par conséquent, les prix augmentent.

Un autre phénomène typique des VUL est la pression temporelle. Les indépendants et les services de colis veulent pouvoir changer de véhicule le plus rapidement possible, qu'il s'agisse d'un véhicule neuf ou d'occasion.

Immatriculations Véhicules utilitaires légers d’occasion – octobre 2021

Véhicules utilitaires lourds neufs

Les véhicules utilitaires lourds (+3,5 T) neufs ont connu une année 2020 particulièrement difficile.  Malgré les chiffres dans le rouge d’octobre, nous constatons une tendance à la hausse pour l'année en cours. Les chiffres détaillés pour septembre se trouvent dans le tableau en haut du présent document.

Cumulés sur les neuf mois, les chiffres évoluent relativement favorablement par rapport à 2020 (sauf pour les poids lourds de +12T) - voir graphique ci-dessous - mais si l'on compare avec les chiffres de la même période en 2019, toutes les catégories de poids lourds souffrent : -21,7% pour les camions de 3,5-12T, -21,3% pour les poids lourds de +12T et même -34,9% pour les tracteurs (chiffres détaillés en haut du présent document).

Le secteur poids lourd souffre également d'une production limitée en raison de la pénurie de puces.  Les délais de livraison s'allongent énormément, jusqu'à plus d'un an. Tout porte à croire que cette situation va perdurer pendant un certain temps. En conséquence, le marché de l'occasion est également sous pression et les prix augmentent.

Immatriculations véhicules utilitaires lourds neufs – octobre 2021 (cumulatif)

Véhicules utilitaires lourds d'occasion

Dans le cas des véhicules utilitaires lourds d'occasion (+3,5T), les différences entre les catégories sont énormes pour le mois d'octobre : les camions de 3,5 à 12T chutent fortement (-15,9% par rapport à 2020), les poids lourds de +12T voient également leurs chiffres baisser (-16,4% par rapport à 2020), et même les tracteurs, qui, au figuré, sont les « tracteurs » des véhicules utilitaires lourds - affichent un score dans le rouge - 16,6% par rapport à 2020.

Si l'on considère les chiffres cumulés pour les dix premiers mois, toutes les catégories ont enregistré des résultats supérieurs à ceux de 2020 : +3,9% pour les camions de 3,5 à 12 tonnes, +0,8% pour les poids lourds de plus de 12 tonnes et +13,7% pour les tracteurs (voir tableau ci-dessous).

Comme mentionné plus haut, le marché des véhicules d'occasion est en proie à des difficultés de disponibilité. Moins de véhicules neufs sont livrés, ce qui signifie que moins de rachats ou de locations expirées reviennent sur le marché.

Les chiffres détaillés pour le mois d'août se trouvent dans le tableau en haut du présent document.

Immatriculations véhicules utilitaires lourds d’occasion – octobre 2021 (cumulatif)

 

3.Motos

Les immatriculations de motos neuves sont restées stables en octobre : 1 443 immatriculations neuves contre 1 436 en 2020 (+0,5%).  Les motos -125cc et de 500 à 1 000cc ont vu leur part diminuer. Seules les catégories 125-500cc (+13,7%) et +1000cc (+29,5%) ont fait mieux que l'année dernière. 

Les chiffres cumulés par région fournissent d'autres informations intéressantes. La Flandre représente 56,1 % des ventes totales de motos dans notre pays, la Wallonie 37,1 % et Bruxelles 6,8 % - Bruxelles est également la seule région à avoir enregistré une baisse des nouvelles immatriculations cette année. En Flandre, les statistiques des motos de moins de 500cc sont en baisse, alors que toutes les catégories plus puissantes sont en hausse. En Wallonie, on observe une stagnation dans toutes les catégories, à l'exception des motos de 501 à 750 cm3, qui sont en plein essor avec +24,8%. Et à Bruxelles, ce sont précisément les poids lourds de +1.000cc qui connaissent une forte croissance : +29,0%.

En résumé, il semble que les motos continueront à avoir autant de succès en 2021 que l'an dernier et en 2019 : en cumul sur les neuf premiers mois, le nombre de motos neuves immatriculées cette année est supérieur de +1,4% à celui de 2020. En outre, il y a encore des problèmes de livraison dus à des retards de production chez un certain nombre de fabricants et de fournisseurs de composants.

Cette année, BMW (+9,2 %), Honda (+34,1 %), Triumph (+18 %) et Ducati (+25,4 %), en particulier, se portent très bien en termes de pourcentage et semblent être les grands gagnants cette année. La délocalisation des importations de Yamaha aux Pays-Bas a un effet négatif évident sur les ventes qui chutent de -13,7 %.

Immatriculations motos neuves – octobre 2021

Immatriculations motos neuves octobre 2021 – par cylindrée

Immatriculations motos neuves octobre 2021 – par région (cumulatif)

Immatriculations motos neuves – par marque (cumulatif)

Sur le marché de la moto d'occasion, pour octobre, nous sommes en dessous des chiffres de 2020 (-8,5%) pour le sixième mois consécutif, mais nous faisons toujours mieux que 2019 (+6,3%). Le mauvais été a certainement joué les trouble-fête ici aussi : les excursions d'une journée ou les vacances à moto ont trop souvent été annulées. La baisse d'octobre est d'ailleurs très homogène dans toutes les catégories, ce qui semble confirmer la thèse du mauvais temps.

Les chiffres cumulés pour les dix premiers mois montrent une image plus positive : +7,1% par rapport à 2020 et +13,3% par rapport à 2019.

Les motos d'occasion continuent de bien se porter, ce qui démontre l'intérêt intrinsèque que suscitent les motos, qui présentent de grands atouts tant pour les loisirs que pour les déplacements domicile-travail.

Les valeurs sûres se portent toutes bien sur le marché de l'occasion cette année, à noter la forte progression de KTM avec une hausse de +17,6%.

Nous devrons attendre de voir quel sera l'impact de l'inspection annoncée des motos : en Flandre, elle commencerait à partir de janvier 2022 - uniquement après un sinistre et lors de ventes d'occasion. Nous attendons encore des instructions précises à ce sujet, mais il est possible qu’en Flandre nous assistions à une augmentation de l'offre (et donc peut-être aussi du nombre d'immatriculations) juste avant l'introduction de cette nouvelle mesure.

Immatriculations motos d’occasion – octobre 2021

Immatriculations motos d’occasion octobre 2021 - par cylindrée

Immatriculations motos d’occasion octobre 2021 - par région (cumulatif)

Immatriculations motos d’occasion octobre 2021 - par marque (cumulatif)