
Filip Rylant, porte-parole de la fédération de la mobilité TRAXIO : « En mai, le marché d’occasion s’est laissé surprendre par un brusque recul, le nombre d’immatriculations déclinant de -8,0% à 55 456 unités, soit près de 5 000 de moins qu’en mai 2024. Lorsque nous examinons le nombre cumulé sur les cinq premiers mois de l’année, nous constatons heureusement que le marché se maintient plus ou moins après l’année record 2024. A ce jour, il s’est immatriculé 305 330 occasions, soit exactement 3 000 unités de moins que l’an passé (-1,0%) mais +8,5% (23 888 unités) de plus qu’en 2023. Dans les showrooms, les acheteurs particuliers se montrent plus prudents en raison du contexte politique (inter)national et des taux d’intérêt ; en conséquence, le prix d’achat et le coût de l’entretien sont au centre de l’attention des acquéreurs. Les voitures diesel continuent de céder du terrain, principalement au bénéfice des hybrides (rechargeables). L’engouement pour les SUV ne se dément pas, suivis des citadines à essence et des automatiques. Les voitures électriques progressent au compte-gouttes par rapport au marché d’occasion et représentent désormais 3,8% des ventes, principalement grâce à une forte hausse du leasing. Cette formule ouvre des perspectives aux voitures électriques de société qui entament une deuxième vie de leasing ! Par ailleurs, nous observons que la croissance des immatriculations d’occasion est surtout due aux véhicules de plus de quinze ans ; ce qui n’est pas une bonne affaire, ni pour l’âge du parc automobile ni pour la réduction des émissions.
Du côté des voitures neuves, la tendance reste orientée à la baisse par rapport à 2024 avec 34 338 immatriculations (-11,7%) pour le mois de mai. Cette diminution doit toutefois être nuancée. Les deux dernières années ont été particulièrement fortes pour le marché du neuf, rendant un recul logique en 2025. On observe par ailleurs un glissement progressif d’un marché dominé par les flottes d’entreprise vers une hausse des immatriculations. »

Évolution immatriculations d’occasion (mai 2025)
Les données de mai 2025 nous montrent une baisse (temporaire ?) sur le marché de l’occasion. Ce mois-ci, 55 456 voitures d’occasion ont été réimmatriculées en Belgique, soit 4 828 de moins (-8,0%) qu’en mai 2024 (60 284) et 2 351 de moins qu’en mai 2023 (-4,1%). En regardant le cumul des 5 premiers mois, nous constatons toutefois une forte solidité du marché comparé à la très bonne année 2024 (-1,0%), soutenue par une demande persistante des particuliers qui comptent pour 90,5% des réimmatriculassions.

Quelques concessionnaires et vendeurs de voitures d’occasion de premier plan nous ont fait part de leurs points de vue intéressants.
Frédéric Vassamillet, SOCO : « Le début du mois de mai a été plutôt calme chez nous. Fort heureusement, cette tendance s’est inversée les deux dernières semaines, pour au final nous permettre de bien clôturer le mois avec une hausse des ventes en mai 2025 versus 2024. L'intention d'achat reste élevée bien que les acheteurs particuliers soient plus prudents face au contexte politique (inter)national ainsi qu’aux taux d'intérêt actuels, ce qui ralentit les décisions d'achat et favorise le marché de l’occasion.
Les recherches en ligne jouent un rôle clé pour attirer les clients vers les points de vente.
Les clients recherchent des véhicules fiables, économiques en carburant et aux coûts d'entretien maîtrisés. Les moteurs à essence dominent toujours le secteur des véhicules d'occasion avec plus de 60% de parts de marché alors que les moteurs diesel perdent du terrain au profit des (P)HEV. Le SUV a toujours la côte, suivi de la citadine en version boîte automatique essence. »
Marc Van den Kerkhof, Van Mossel : « Dans nos showrooms, nous constatons que la tendance des derniers mois se maintient. Dans les voitures neuves, le marché des flottes est hésitant tandis que le marché particulier demeure stable. Les voitures neuves coûtent cher et le prix constitue un facteur décisif aux yeux des particuliers ; ils réagissent donc principalement aux promotions attrayantes.
En conséquence, les occasions récentes offrent une alternative valable au client particulier. Nous observons une forte demande de voitures d’occasion au prix juste dans les catégories inférieures à 15.000 € et autour de 30.000 €. Les motorisations essence (hybrides ou non) à boîte automatique sont les plus demandés. »
Matthias Gommeren, Cardoen : « Plus que jamais les clients sont en quête de la meilleure affaire, à savoir une voiture livrable rapidement au prix le plus bas. Ce qui explique la stabilité du marché d’occasion et pourquoi les voitures neuves connaissent un déclin. Les particuliers sont disposés à s’acheter une nouvelle voiture mais pas forcément une neuve ; ils comparent en ligne et sont à la recherche de la meilleure affaire. Le client tient également compte du coût total, c-à-d. charges mensuelles, valeur résiduelle, consommation et frais d’entretien. Le marché d’occasion est solide, surtout dans le segment inférieur à 20.000 euros. En même temps, la concurrence et l’arrivée de véhicules d’import mettent les prix sous pression. Nous constatons par ailleurs que les voitures reconditionnées en particulier jouissent d’une grande popularité car elles combinent les avantages d’une voiture neuve et d’une occasion : la technologie la plus récente, les prix les plus bas et une disponibilité rapide tout en offrant l’insouciance ou le confort d’un véhicule neuf. Nous répondons à ces attentes et ne pouvons que nous réjouir d’une forte croissance de +14% par rapport à mai 2024. »
Détails voitures de tourisme d’occasion (mai 2025)
Les marques de voitures d'occasion qui ont dominé, en mai 2025, sont Volkswagen et BMW. Le top 5 est complété par Mercedes, devançant Peugeot, et suivie par Opel.
Parmi les modèles les plus populaires au cumul des 5 premiers mois 2025, rien n’a changé pour le top 5. Ainsi la VW Golf (11 997) arrive toujours en tête, devant la VW Polo (8 810), l’Opel Corsa (7 676), la BMW série 3 (6 727), et la BMW Série 1 (6 374).

Pour les 5 premiers mois de 2025, les moteurs à essence dominent toujours avec 55,8%, tandis que le diesel perd du terrain avec 27,3% pour les voitures d'occasion. En revanche, il est encourageant de constater que la part des voitures hybrides et électriques continue de croître, même si cette augmentation reste modeste. En effet, 16,4% sont des voitures électrifiées, dont 12,6% sont des hybrides et 3,8% sont 100% électriques.
Les proportions sont nettement différentes pour les immatriculations de voitures de tourisme neuves, où les voitures hybrides et électriques, alimentées par les achats en leasing et les acquisitions pour les flottes d'entreprises, représentent une part majoritaire des immatriculations, atteignant 70,5%. On observe ainsi une forte croissance des voitures électriques (VE), dont la part de marché est passée de 22,7% en 2024 à 32,8% en 2025.
De même, les concessionnaires observent une tendance croissante des consommateurs vers les hybrides classiques (HEV), dont la part de marché a augmenté, passant de 24,8% en 2024 à 31% en 2025. En revanche, les hybrides rechargeables (PHEV) connaissent une diminution de leur part, passant de 16,1% à 6,7 %.
Pour ce qui est des voitures diesel neuves, la part de marché chute de près de moitié, passant de 5,7% en 2024 à 3,5% en 2025.

En mai 2025, l’âge moyen des voitures d’occasion immatriculées est de 9 ans et 8 mois. L’âge médian est, quant à lui, de 7 ans et 7 mois, ce qui est relativement élevé et indique un vieillissement supplémentaire du parc automobile. De prime abord, l’âge médian des immatriculations d’occasion ne fait pas ressortir le vieillissement prononcé du parc automobile, un phénomène néfaste à son verdissement et à la réduction des émissions.
Parmi les voitures d'occasion immatriculées, 26,8% ont entre 5 et 9 ans, tandis que 33,8% ont moins de 5 ans, marquant ainsi une baisse par rapport à 2024, où ce pourcentage était de 35,3%. En revanche, la part des voitures de plus de 15 ans est en hausse, ce qui constitue une mauvaise nouvelle, tant pour le vieillissement du parc automobile que pour la réduction des émissions.

Le marché d’occasion est principalement le domaine des particuliers. Pas moins de 90,5% des immatriculations sont le fait de personnes privées, tandis que la part des voitures de société d’occasion est de 8,6% pour 2025. Les vendeurs d’occasions précisent à cet égard que les entreprises débutantes optent plus volontiers pour une voiture de seconde main, et qu’elles montrent souvent de l’intérêt pour les hybrides d’occasion.

La Flandre continue de dominer le marché des immatriculations de voitures de tourisme d'occasion, avec une part de 55,0%. La part de marché de la Wallonie est de 36,2%, tandis que Bruxelles a une part de marché de 7,8%.
