Septembre 2024 : 595 motos neuves de plus au cours des neuf premiers mois mais les occasions accusent un retard de 14.000 unités par rapport à 2022
08-10-2024
Filip Rylant, porte-parole de TRAXIO, la Fédération de la Mobilité, résume la situation :
«La bonne nouvelle est que les immatriculations de motos neuves ont augmenté légèrement à 22.694 unités au cours des neuf premiers mois de 2024 et ce malgré la météo pluvieuse, ce qui signifie une hausse de +2,7% ou quasi 600 unités comparé à la même période de l’année passée. Les motos neuves ont retrouvé des délais de livraison fluides et cela se voit aux statistiques : comparée aux neuf premiers mois de 2022, la hausse atteint déjà +7,4%, ce qui se traduit concrètement par l’immatriculation de presque 1.600 motos neuves de plus qu’il y a deux ans. 2024 promet donc d’être une belle année pour la moto, malgré les pluies diluviennes.
Septembre également s’est révélé un mois favorable (2 246 immatriculations soit une hausse de +6,8%) à la moto, peut-être grâce à une météo plus favorable ces dernières semaines.
Il y a évidemment des différences entre les points de vente et les marques mais on général on peut dire que les neuf premiers mois se sont révélés assez chargés pour les négociants de motos. Nous apprenons que les showrooms ont drainé assez beaucoup de monde et suscité un grand intérêt auprès de clients bien renseignés qui savent ce qu’ils veulent et se décident généralement rapidement. Les concessionnaires que nous avons contactés se sont dit satisfaits des ventes tant en mars que sur l’ensemble des neuf premiers mois.
Pendant les 9 premiers mois, le marché d’occasion a noté 49 502 immatriculations, ce qui fait +4,6 % mieux que l’an dernier. Mais la vraie référence demeure 2022 : on constate alors que le marché a chuté de -22,4%, soit une différence de plus de 14.000 motos. Des motos parties à l’étranger ou vendues aux acheteurs pour l’export afin d’échapper au contrôle technique moto obligatoire en Belgique – à plus forte raison les motos anciennes et moins onéreuses. C’est une mauvaise nouvelle tant pour le concessionnaire moto (moins d’entretiens, de réparations et de pièces détachées) que le consommateur (choix réduit en occasions abordables).
En septembre aussi, le marché d’occasion s’est avéré (relativement) bon, en hausse de +5,3% (par rapport à 2023). Mais cela signifie quand même un déclin de -15,3% comparé à 2022.
Lorsque nous additionnons les immatriculations des motos neuves et d’occasion des neuf premiers mois, nous constatons qu’avec 72.196 unités, 2024 améliore son score de l’an dernier de 6.770 unités mais accuse toujours un retard de 12.639 exemplaires comparé à 2022. Ce qui signifie que le marché s’effrite avec toutes les conséquences qui s’ensuivent pour le secteur.
Le planning des ateliers n’a pas toujours été complet au printemps à cause de la météo. Mais depuis les demandes d’entretien et de réparation affluent et l’attente risque de durer.»
Echos des showrooms motos
Il y a évidemment des différences entre les points de vente et les marques mais on général on peut dire que les neuf premiers mois se sont révélés assez chargés pour les négociants de motos. Nous apprenons que les showrooms ont drainé assez beaucoup de monde et suscité un grand intérêt auprès de clients bien renseignés qui savent ce qu’ils veulent et se décident généralement rapidement. Les concessionnaires que nous avons contactés se sont dit satisfaits des ventes tant en mars que sur l’ensemble des neuf premiers mois.
La vente de motos électriques ne décolle pas mais en milieu urbain les scooters électriques tirent bien leur épingle du jeu.
Les concessionnaires qui vendent des motos d’occasion rapportent que les ventes reprennent tout doucement ces derniers mois, ce qui se voit confirmer dans les chiffres. Mais on reste évidemment très loin des chiffres de 2022. Dans le cas de BMW, les GS d’occasion semblent se vendre comme des petits pains.
Le planning des ateliers n’a pas toujours été complet au printemps à cause de la météo. Mais depuis les demandes d’entretien et de réparation affluent et l’attente risque de durer.
------------------------------------------------------
NDR : vous trouverez les statistiques détaillée et l’analyse approfondie ci-après.
Statistiques et analyse détaillées du marché neuf et de l’occasion
1. Motos d’occasionLe marché de l’occasion a progressé de +5,3%% par rapport au mois de septembre de l’année dernière, mais, comparé à 2022, qui reste le véritable point de référence, il accuse une chute de -22,4%, ou presque 1 000 unités en 1 seul mois! Le cumul des neuf premiers mois affiche une tendance similaire, avec des résultats légèrement supérieurs à ceux de l’an passé, mais -22,4 % (= 14 257 motos) inférieurs à ceux de l’année d’avant. Le marché belge de l’occasion semble donc définitivement dans la tourmente, en raison, notamment, de l’introduction du contrôle technique obligatoire pour les motos de seconde main.
Immatriculations des motos d’occasion (9 mois 2024)
Les régions et provinces reviennent progressivement dans le vert
Dans les trois premiers quarts de 2024, la Flandre représente toujours le plus grand marché d’occasion (60,0 % cumulés) devant la Wallonie (33,1 %) et Bruxelles (6,9 %) et (+0,1%). Il est frappant que les grosses cylindrées tirent généralement mieux leur épingle du jeu que les petites.
Nous avions pris l’habitude de voir des cartes teintées de rouge au niveau provincial mais heureusement la roue a un peu tourné. Nous constatons effectivement des hausses dans plusieurs provinces, allant d’un modeste +0,6 % au Hainaut à une forte embellie de +7,8 % En Flandre Orientale.
Attention : il s’agit seulement d’améliorations comparées aux neuf premiers mois de 2023, année où le marché s’est totalement écroulé.
Immatriculations des motos d’occasion – par région (cumul 9 mois 2024)
Les grosses cylindrées connaissent la plus forte hausse mais les 125cc gardent le plus grand volume
Toutes les classes ont le vent en poupe. Les grosses cylindrées, c-à-d. les +1 001cc, connaissent les hausses les plus spectaculaires. Une possible explication serait que le surcoût du contrôle technique passe mieux dans les motos plus coûteuses que les petites cylindrées plus abordables. Également l’afflux des BMW R1200GS et R1250GS sur le marché de l’occasion a certainement une influence importante.
Il est par ailleurs important de noter qu’avec 25,5% la catégorie des 125cc demeure la plus importante du marché, un bon signe car elle recèle généralement les motards du futur.
Immatriculations des motos d’occasion – par cylindrée (septembre + 9 mois 2024)
Moins de rouge dans le Top 10 des différentes catégories
Dans le Top 10 cumulé, nous observons que la plupart des chiffres rouge sang de pigeon ont disparu mais nous constatons aussi de plus en plus de chiffres positifs, surtout parmi les motos de plus de 750cc. Ce qui est logique car nous venons de loin, très loin. Surtout BMW progresse bien avec ses bicylindres tant parallèles que boxer (majoritairement des anciens modèles GS qui arrivent sur le marché de l’occasion) mais aussi KTM et Ducati ont le vent en poupe pour leurs grosses cylindrées. Suzuki perd du terrain presque partout sauf dans la catégorie des 125cc alors que les autres marques japonaises gagnent – en grandes lignes – un peu partout.
Immatriculations des motos d’occasion – par marque (cumul 9 mois 2024)
2. Motos neuves
Les motos neuves poursuivent leur évolution positive malgré le mauvais temps cette année. Les immatriculations étaient surtout élevées au printemps avant de plonger juste avant l’été. Mais depuis, tout va bien avec un bon mois de septembre (+6,8%) portant le total à 22.694 immatriculations de motos neuves au cours des neuf premiers mois, soit près de 600 de plus que l’an passé et près de 1.500 de plus qu’en 2022. Il semble donc que 2024 est appelée à devenir un très bon cru malgré la forte pluviométrie.
Immatriculations des motos neuves (septembre 2024)
Les chiffres cumulés des immatriculations neuves par région donnent en outre un éclairage intéressant. La Flandre croît de +5,2 % et conserve sa place de plus grande région avec 60,0 % des ventes totales de motos neuves de notre pays. La Wallonie représente 34,9 % et Bruxelles 5,1 %.
Dans les provinces, la croissance est la plus marquée en Flandre occidentale (+15,4%), dans le Luxembourg (+10,0%) et le Brabant flamand (+8,6%). En chiffres absolus, Anvers reste en tête avec 3.289 unités devant la Flandre orientale avec 2.836 unités. En Wallonie, le Hainaut conserve de justesse la première place (2.639) devant la province de Liège (2.602) tandis que le Luxembourg ferme la marche avec le score très honorable de +10,0% - avec toutefois un nombre restreint de motos.
Immatriculations des motos neuves – par région (premiers 9 mois 2024)
En septembre, les résultats sont partagés entre une forte progression des 125cc (+16,7%), des 126-500cc (+20,7%) et des 751-1.000cc (+12,5%) et un déclin significatif des +1.001cc (-14,3%). Mais sur une base cumulée au cours des neuf premiers mois, toutes les catégories progressent… sauf les grosses cylindrées de plus de 1.000cc qui reculent de -5,7%. Cette dernière tendance est frappante alors que cette catégorie de grosses cylindrées s’est enrichie de quelques nouveaux modèles importants. Preuve que nous sommes témoins d’un glissement restreint du marché de la moto vers des modèles de plus petite cylindrée.
Immatriculations des motos neuves – par cylindrée (9 mois 2024)
Immatriculations des motos neuves – par marque (9 mois 2024)
Au cours des neuf premiers mois, le marché des motos neuves a connu quelques gros perdants tels que KTM (-19,4%) et Piaggio (-10,2%), qui naviguent en eau trouble depuis un an.
Mais cette année se caractérise aussi par quelques solides grimpeurs structurels dont en premier lieu Yamaha (+18,4%) et Kawasaki (+11,1%). Le leader du marché Honda poursuit une belle ascension de +6,9%.
Frappante demeure la chute de -4,8% de BMW. La marque allemande recule principalement à cause de son monocylindre : moins un tiers (!). Les livraisons de moteurs bicylindres parallèles et moteurs boxers neufs semblent reprendre du poil de la bête car ils limitent la casse à -0,4% et -4,6% respectivement. Ce qui étaye notre analyse précitée.
