
Filip Rylant, porte-parole de la fédération de la Mobilité TRAXIO : «Au cours des neuf premiers mois de 2024, nous avons constaté une croissance pratiquement continue du marché d’occasion. Au mois d’août, le cap des 500.000 immatriculations a été franchi et pour les neuf premiers mois ce nombre a grimpé à plus de 550.000. C’est 6,1% de plus que l’an dernier mais surtout +13,7% par rapport à 2022. Il ne semble donc plus y avoir de limite au marché de l’occasion. La bonne disponibilité de voitures d’occasion ainsi que la baisse constante des prix du marché d’occasion alimentent cette tendance : à l’heure actuelle, le prix moyen est 7,6% moins cher que l’an passé (source: Auto1). Un environnement propice à une croissance continue, en résumé.
C’était déjà le cas en septembre : le mois dernier, il s’est immatriculé 60.485 occasions, soit une progression de +9,4% par rapport à l’an dernier et +13,7% de plus qu’en septembre 2022.
Les voitures neuves, quant à elles, enregistrent en septembre 2024 un total de 31 676 immatriculations, marquant une baisse de -18,6 % par rapport aux 38 906 immatriculations d’août 2023. Le cumul des neuf premiers mois de l’année montre une légère tendance à la baisse, passant de 374 848 immatriculations en 2023 à 356 568 en 2024, soit une diminution de -4,9 %.
Calme plat dans les showrooms au cours de la première moitié de septembre mais le marché s’est repris au cours de la deuxième moitié du mois grâce aux journées portes-ouvertes et le lancement de nouveaux modèles. Pourtant le marché des voitures neuves ne décolle pas et les ventes restent faibles tant côté consommateurs qu’entreprises/compagnies de leasing.Cependant, il est important de contextualiser cette baisse. L'année 2023 avait enregistré un nombre élevé d'immatriculations en raison de la livraison de nombreuses voitures commandées antérieurement. Cette année, les ventes privées sont proportionnellement en hausse, tandis que les immatriculations de véhicules par des entreprises ou en leasing enregistrent une baisse, en raison de la fin des incitations pour les hybrides rechargeables l'année dernière. En revanche, si l'on compare les données avec celles de 2022, qui comptait 250 244 unités, on observe une croissance remarquable d’environ 75.000 unités ou 29,8 % en 2024. »

Évolution immatriculations d’occasion (septembre 2024)
Les données cumulées des neuf premiers mois de 2024 illustrent une progression continue des immatriculations de voitures d’occasion par rapport à 2022 et 2023. De janvier à septembre 2022, le cumul était de 484 531. Pour la même période en 2023, ce chiffre a atteint 519 283, et en 2024, il a grimpé à 550 781.
Cette évolution se traduit par une croissance de 6,1 % de 2023 à 2024, et une augmentation encore plus significative de 13,7 % entre 2022 et 2024.

Quelques concessionnaires et vendeurs de voitures d’occasion de premier plan nous ont fait part de leurs points de vue intéressants.
Gianni Nobile, CAR Avenue: «Dans le showroom, le passage pour les voitures neuves est resté stable, à l’exception de quelques variations entre les différentes marques. Toyota et Nissan attirent surtout la clientèle particulière, qui opte principalement pour des voitures hybrides. Cependant les voitures essence ‘ordinaires’ réalisent encore un score assez élevé et se taillent un quart des ventes. Nous remarquons que les voitures diesel reprennent un peu de terrain. Il est frappant que le client – tant particulier que professionnel – soit pris d’incertitude quant à la technologie de propulsion : l’incertitude fiscale fait hésiter les gens entre hybride-essence-diesel-électrique.
Quant à la carrosserie, les petits SUV du segment B occupent une belle place sur le marché. Nous observons par ailleurs que le consommateur n’est pas encore convaincu des formes de vente alternatives telles que le Private Lease.
Nissan-Toyota-Lexus disposent d’une gamme de véhicules full électriques restreinte mais BYD réalise un très beau score auprès des clients professionnels/preneurs de leasing. Il n’y a pas encore longtemps que nous distribuons cette marque mais son impact sur la vente des voitures électriques s’avère déjà considérable.
Enfin, dans les ateliers, la charge de travail est encore plus importante que l’an passé, en partie grâce à l’extension de garantie à dix ans chez Toyota et Lexus.»
Marc Van den Kerkhof, Van Mossel : “En ce qui concerne le marché particulier, les ventes ont mis du temps à démarrer mais la situation s’est améliorée vers la fin du mois de septembre. La plupart des importateurs ont profité de la fin des vacances d’été pour organiser des journées portes-ouvertes et/ou lancer de nouveaux modèles. Ces actions se sont traduites par un trafic acceptable dans le showroom mais pour l’instant nous continuons de qualifier le marché particulier de difficile.
La demande de véhicules d’occasion donne toujours motif à satisfaction. Le budget disponible joue un rôle déterminant car nous observons que la demande s’oriente vers les petites voitures essence abordables.
Vers la fin du mois, le marché fleet a également mieux performé mais ne décolle pas. L’électrification se poursuit et le nombre de clients demandeurs d’une formule de leasing opérationnel dans la transition vers la voiture électrique est en hausse.
De manière générale, l’on peut affirmer que l’approvisionnement en voitures neuves a retrouvé le bon niveau même si certains constructeurs sont en proie à des problèmes techniques qui compliquent le lancement de nouveaux modèles.»
Ivo Willems, Cardoen : «Normalement, septembre est un mois médiocre mais chez Cardoen nous avons constaté que les clients poursuivent leur quête d’un véhicule livrable rapidement à bas prix. La bonne nouvelle sur ce plan étant que les prix des voitures d’occasion ont diminué par rapport à l’an dernier, tendance qui contribue sans aucun doute à stimuler la vente.
Le consommateur achète principalement une occasion essence (hybride ou non). La vente de voitures diesel demeure fragmentaire.
Nous remarquons aussi que les véhicules électriques d’occasion se vendent assez rapidement lorsque nous en avons en stock. Nous sommes confiants que l’offre en voitures électriques s’étoffera au cours des prochains mois, et ce à des prix qui correspondent au budget des particuliers. Même sans la prime flamande en 2025, il restera des VE abordables. Nous nous apprêtons à proposer ces voitures pourvues de l’attestation SoH (State of Health) qui reflètera l’état de la batterie du véhicule.
Nos ateliers ont été chargés sans être débordés mais nous conseillons d’ores et déjà à nos clients de planifier la permutation saisonnière de leurs pneus. Ils ont l’habitude de se ruer tous en même temps dès les premiers frimas de l’hiver or la charge de travail à cette époque de l’année est maximale dans les garages et centrales de pneu. Prenez-vous y à temps est le message.»
Détails voitures de tourisme d’occasion (septembre 2024)
Les marques de véhicules d'occasion qui ont dominé, aux neuf premiers mois de 2024, demeurent Volkswagen et BMW. Le top 5 est complété par Mercedes, devançant Opel, suivie par Peugeot.
Parmi les modèles les plus populaires, rien n’a changé pour le top 5. Ainsi la VW Golf (22 196) arrive toujours en tête, devant la VW Polo (15 755), l’Opel Corsa (14 196), et la BMW série 3 (12 309). La BMW Série 1 conserve sa position avec 11 202 immatriculations.

Les moteurs à essence dominent toujours avec 55,2 %, tandis que le diesel perd du terrain avec 31,3 % pour les voitures d'occasion. La tendance est plus marquée pour les véhicules diesel neufs, dont la part de marché chute de près de moitié.
En revanche, il est encourageant de constater que la part des véhicules hybrides et électriques continue de croître sur le marché de l’occasion, même si cette augmentation reste modeste. Presque treize voitures immatriculées sur 100 sont des voitures électrifiées, dont un peu plus des trois quarts (10,1%) sont des hybrides et le quart restant (2,9%) est 100% électrique.
Les proportions sont nettement différentes pour les immatriculations de voitures de tourisme neuves, où les véhicules hybrides et électriques, alimentés par les achats en leasing et les acquisitions pour les flottes d'entreprises, représentent une part majoritaire des immatriculations, atteignant un pourcentage de 63,1%.

En septembre 2024, l’âge médian des véhicules d’occasion est de 7 ans et 10 mois, ce qui reste relativement élevé. De prime abord, l’âge médian des immatriculations d’occasion ne fait pas ressortir le vieillissement prononcé du parc automobile, un phénomène néfaste à son verdissement et à la réduction des émissions.
Depuis les derniers mois de l’année 2023 nous avons enregistré une augmentation significative du nombre de livraisons de voitures neuves, ce qui a eu pour effet d’augmenter la disponibilité des voitures d'occasion plus récentes sur le marché et donc de rajeunir le parc automobile belge ; 34% des voitures d’occasion immatriculées ont moins de 5 ans.

Le marché d’occasion est principalement le domaine des particuliers. Pas moins de 90% des immatriculations sont le fait de personnes privées, tandis que la part des voitures de société d’occasion est de 10% aux premiers neuf mois de 2024. Les vendeurs d’occasions précisent à cet égard que les entreprises débutantes optent plus volontiers pour une voiture de seconde main, et qu’elles montrent souvent de l’intérêt pour les hybrides et même des véhicules électriques d’occasion.

La Flandre continue de dominer le marché des immatriculations de voitures de tourisme d'occasion, avec une part de 55 %. La part de marché de la Wallonie reste à 37 %, tandis que Bruxelles maintient sa part de marché à 8 %.
